Assemblée nationale : l’AMP reclame la démission de Kamerhe avant de participer à la plénière

Bureau de l'Assemblée nationale

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C’est ce lundi, en principe, qu’intervient la rentrée parlementaire au Palais du peuple. L’Alliance de la majorité présidentielle invite tous ses députés membres à boycotter cette rentrée à l’Assemblée nationale, si elle est présidée par le président de la chambre basse du parlement. Dans une déclaration politique faite dimanche à Kinshasa, l’AMP a procédé à la signature d’une pétition en vue d’obtenir la déchéance de Vital Kamerhe, constate radiookapi.net

Ce regroupement politique se réfère à l’article 21 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale pour motiver sa démarche.

Voici un extrait de la déclaration lue par le député AMP Ernest Kyaviro : « Un, prenons acte du retrait de la confiance du PPRD et de l’AMP au président de l’Assemblée nationale ; deux, désapprouvons les déclarations du président de l’Assemblée nationale et le désavouons par conséquent ; trois, décidons, à l’effet, de marquer notre desavoeu, de ne pas assister la séance d’ouverture de la session ordinaire présidée par lui ; quatre, enfin, lui demandons de démissionner de ses fonctions, à défaut, mettre en œuvre les mécanismes réglementaires à l’effet d’obtenir sa déchéance. »

Par ailleurs, le député Ernest Kyaviro a fait savoir qu’il lisait cette déclaration à la demande du Secrétariat exécutif de l’AMP. Il a, par la même occasion, affirmé maintenir sa pétition en rapport avec l’entrée des troupes rwandaises en RDC.

Jean Lucien Busa : « l’essentiel ne doit pas être négligé pour des questions de positionnement politique »

Le député MLC, Secrétaire général adjoint chargé de l’Idéologie et Programme et vice-président de la Commission economico-financiere de l’Assemblée nationale, plaide pour la tenue de la session ordinaire.

Pour Jean-Lucien Busa, s’il y a des problèmes qu’il faut régler, cela doit être fait en toute quiétude et au sein de l’Assemblée : « Beaucoup de regards sont portés vers la stabilité de cette institution. L’Assemblée va se réunir en session ordinaire. Et s’il y a des problèmes qui se posent ou se sont posés avant la session ordinaire, nous allons les aborder en toute sérénité au sein de l’hémicycle, où nous allons sûrement trouver des réponses, au regard du contexte politique, économique et social. S’il faut privilégier l’essentiel aujourd’hui, c’est la stabilité des institutions, la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit, la consolidation de la paix. Et l’essentiel c’est aussi la condition de nos populations sur les plans social et humanitaire. Je crois que ça aussi, c’est des choses qui ne devraient pas être marginalisées pour des questionnements en terme de positionnement politique. »

Jean-Louis Esambo : « c’est un problème purement politique, qui n’a aucun caractère constitutionnel »

Jean-Louis Esambo invite la classe politique congolaise à la modération. D’après le Constitutionnaliste et Analyste politique, ce qui se passe à l’Assemblée nationale est éminemment politique et doit être gérée avec beaucoup de responsabilité : « Le plus important, c’est qu’il y ait une sagesse politique au niveau des personnes à qui on demande de démissionner, mais également au niveau de la plénière. C’est une question essentiellement politique qui n’a aucun caractère constitutionnel. Et donc, je pense que la sagesse commande à ce qu’il y ait de l’élévation, et pas de passion. Que cette question puisse être gérée en responsable. Il y a lieu d’avoir un nouveau bureau qui commandera les destinées de toute l’Assemblée nationale. »

Jean-Louis Esambo, président de l’Association des Constitutionnalistes du Congo et analyste politique, est l’Invité de Radio Okapi ce lundi à 7h30’ et 8h30’, heure de Kinshasa.