Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a rejeté vendredi une proposition européenne d’envoyer un enquêteur spécial sur la situation des droits de l’Homme dans l’est de la RDC. En revanche, il a salué la coopération du gouvernement congolais avec l’ONU, et exhorté la communauté internationale à apporter une aide financière et technique à la RDC. Une décision qui réjouit le porte-parole du gouvernement, rapporte radiookapi.net
Le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies a adopté une résolution présentée par les pays africains, saluant la coopération du gouvernement congolais avec l’ONU, et exhortant la communauté internationale à apporter une aide financière et technique au Congo-Kinshasa.
Selon le ministre Lambert Mende, l’envoi d’un enquêteur spécial aux droits de l’homme en RDC ne se justifie pas pour l’heure: « Nous avons trouvé bien étrange et inacceptable que cette initiative européenne donne l’impression que la RDC est une sorte de « no man land », un pays de personne. Nous voulons le rappeler qu’il y a ici un gouvernement. Dans ce gouvernement, il y a un ministère chargé des droits humains. Il faut faire confiance à un gouvernement issu d’élection. Nous avons un peuple extrêmement vif, avec des ONG, des agences qui s’occupent des droits de l’Homme. Il faut également leur faire confiance. Il faut que l’union européenne appuie le gouvernement dans ses efforts au lieu de chercher à se substituer à lui par le biais d’experts, de rapporteurs, qui viennent simplement essayer de prolonger leurs séjours, en donnant le tableau le plus noir et en nous décourageant, alors qu’en nous disant qu’il y a un effort, nous y trouvons une motivation suffisante pour les approfondir. Autrement, ce sera une action dysfonctionnelle. »
Lambert Mende Omalanga, ministre de la Communication et porte-parole du Gouvernement, est l’Invité de Radio Okapi ce lundi à de 7h30 et 8h30, heure de Kinshasa.
Déception du coté des ONG de défense des droits de l’Homme
Pour le Réseau national des ONG de droits de l’Homme de la RDC, la présence d’un organe indépendant chargé d’enquêter sur les droits de l’Homme, notamment dans l’Est de la RDC, aurait constitué un moyen influent sur le gouvernement congolais.
Selon Floribert Chebeya, Secrétaire exécutif du Réseau national des ONG de droits de l’Homme en RDC et directeur exécutif de la Voix des Sans Voix, le gouvernement congolais manque de volonté politique pour améliorer la situation dans ce secteur : « C’est un regret de voir le gouvernement de la RDC, appuyée toujours négativement par les groupes africains, se désengager de plus en plus par rapport à ses obligations internationales en matière de droits humains. Nous, défenseurs des doits humains au niveau national et international, nous avions souhaité avoir un mécanisme indépendant et efficace qui continue à informer et alerter la communauté nationale et internationale, s’agissant de la situation des droits de l’Homme à l’Est du pays, pour qu’il puisse y avoir des concessions au niveau des instances régionales, ou onusiennes et internationales, dans la mesure où en RDC, il s’affiche un problème grave de manque de volonté politique pour la réalisation des droits humains . »