Katanga : l’uranium de Shinkolobwe, quid du contrat entre le gouvernement congolais et l’entreprise française Areva ?

La RDC a signé avec le groupe français Areva un contrat pour la recherche et l’exploitation de l’uranium dans la mine de Shinkolobwe, à 30 kilomètres de Likasi, au Katanga. L’Asadho, une ONG nationale de défense de droits de l’homme, section de cette province, estime que ce contrat doit être élucidé pour des raisons de transparence, étant donné que l’uranium est une matière d’une extrême sensibilité, rapporte radiookapi.net

Le contrat entre le gouvernement congolais et le groupe français a été signé la semaine dernière en marge de la visite du président Nicolas Sarkozy. Dans un communiqué publié mercredi 1er avril, L’Asadho Katanga voudrait ne pas voir la RDC retomber dans les erreurs du passé en signant un contrat qui pourrait être jugé plus tard léonin. Thimothé Mbuya, son secrétaire exécutif, n’a pas mâché les mots. Il faut confier ce marché à des gens dignes pour une exploitation de l’uranium au profit de la population et du pays. « Nous estimons que c’est le moment, que ce contrat soit rendu public pour que nous puissions y apporter notre contribution en tant que société civile », a-t-il déclaré.

La bombe atomique

Et pour cause. L’uranium de Shinkolombwe a été interdit d’exploitation industrielle à l’époque coloniale après le désastre d’Hiroshima et de Nagasaki, au Japon, produit par la bombe atomique fabriquée justement avec cette matière en provenance de Shinkolombwe. Les effets nocifs et radioactifs de cette bombe sont encore visibles de nos jours au pays du soleil levant. En 2002, la libéralisation des activités minières ouvrit cependant une brèche aux exploitants artisanaux qui se lancèrent dans la mine interdite. En 2004, suite à un éboulement meurtrier qui emporta 80 personnes, l’exploitation artisanale de l’uranium sera également interdite. Le 27 mars dernier, en marge de la visite du président français à Kinshasa, la RDC et le groupe Areva ont signé un accord qui vient consacrer l’exploitation industrielle de cette matière. L’Asadho Katanga salue l’initiative du gouvernement, mais voudrait en savoir plus.

D’après le communiqué de l’ASADHO, le filon uranifère de Shinkolobwe s’étant jusqu’à la commune de la Ruashi, a Lubumbashi, en passant par l’école de Luisha.