Kinshasa : réactions après révocation et retraite d’une centaine de magistrats

Palais de Justice à Kinshasa

Palais de Justice à Kinshasa

L’heure est aux réactions après la mise en retraite et révocation d’une centaine des magistrats par ordonnances présidentielles mercredi. Selon le sénateur MLC Jacques Djoli, des gens qui ont été nommés aux plus hautes fonctions sans respecter l’évolution normale des carrières ; tandis que de son côté, le ministre de la Justice affirme que toutes les ordonnances du chef de l’Etat ont été motivées, rapporte radiookapi.net

Pour le sénateur Jacques Djoli, intervenant à l’émission « Dialogue entre Congolais » de Radio Okapi, il y a un fond politique qui voile peut-être la pertinence et l’opportunité de ces nominations : « Lorsqu’on fait partir en retraite un premier président de la Cour suprême ou un procureur général de la République qu’on vient à peine de nommer, je me pose des questions sur la décision intervenue en ce qui concerne leurs prédécesseurs eux-mêmes. Quelles sont les motivations réelles ? Et en ce qui concerne les autres magistrats de siège, du parquet je ne voudrais pas dire qu’ils sont des anges. Je crois que des décisions aussi graves, ça touche aux droits de la personne humaine, elles doivent être motivées, elles doivent être individuelles. Voilà toute une série de questions qui nous posent la question fondamentale : finalement, avons-nous envie d’avoir un pilier judiciaire cohérent et conforme à la constitution d’Etat démocratique ou dans une volonté qui, peut-être, peut être louable. Nous voulons-nous pas tomber dans cette permanence (…) d’instrumentaliser la justice avec des nominations politiques ou politiciennes ? »

Réponse du ministre de la Justice : toutes les ordonnances du chef de l’Etat ont été motivées. Luzolo Bambi, invité de l’émission « Dialogue entre Congolais » de jeudi soir, a affirmé que l’ordonnance portant révocation a référé tous les arrêts de la Cour suprême de justice ayant condamné à la prise à partie les magistrats qui ont été révoqués. Et d’ajouter, concernant les nominations politiques : « L’actuel procureur général de la République fut premier avocat général de la République. Est-ce que le professeur Djoli connaît une fonction au-dessus du premier avocat général de la République ? »rnDe toutes les manières, a-t-il renchéri, le problème n’est pas là. Tout le monde et en particulier le chef de l’Etat, veut que la corruption cesse.