Kinshasa: le contrôle des véhicules paralyse le transport en commun

Boulevard du 30 juin

Boulevard du 30 juin

La police de circulation routière effectue, depuis ce mardi, un contrôle systématique des véhicules de transport en commun et privés. Au bout du compte, très peu de véhicules répondent aux normes nationales et internationales en matières de transport des biens et des personnes, a constaté radiookapi.net

Certains véhicules manquent de ceinture de sécurité. D’autres sont dépourvus de phares ou de bons freins. A cela s’ajoutent de faux permis de conduire dont disposent certains chauffeurs. Pour échapper aux amendes, les propriétaires des taxis, taxi-bus et bus ont garé leurs engins. Du coup, les Kinois n’ont plus le choix qu’entre des véhicules non réglementaires, qui bravent le contrôle de la police, et la marche à pied.

rnEn temps normal, les habitants des cités populeuses de l’Est de Kinshasa se confinent dans le train urbain de l’Onatra. Mais, avec la grève, ce train vétuste ne circule plus. Reste le transport public, où deux sociétés sont censées assurer le transport des Kinois: il y a d’abord la Société de transport urbain du Congo, Stuc. Son parc est d’environ 150 véhicules. Son parking de l’avenue des poids lourds ressemble plus à un cimetière de véhicules qu’à un entrepôt de bus. C’est à peine 10 vieux bus qui osent prendre la route.

Plus loin, dans la même commune de Limete, se trouve l’autre société étatique de transport en commun, la City train. Sur 100 bus, 86 prennent la route chaque matin; transportant ainsi prés de 15 000 personnes par jour. Sa capacité installée journalière est de 100 000 personnes.

Mais Kinshasa, grosse mégalopole de prés de 9 millions d’habitants, a besoin de déplacer par jour prés de 4 millions de personnes au minimum, selon les experts. Face à l’incapacité de l’Etat, les privés se sont lancés dans le secteur. Mais, ce ne sont pas leurs vieilles voitures, ayant parcouru plus de 150 000 Kilomètres en Europe, qui feront l’affaire. Les Kinois n’ont plus alors qu’à utiliser ce qu’ils appellent eux- mêmes “la ligne 11“. C’est-à-dire, la marche à pied.