Droits de l’homme : plus de 80 cas d’enlèvements et de détention illégale depuis janvier, selon la VSV

3e article de la déclaration universelle des droits de l'Homme

3e article de la déclaration universelle des droits de l'Homme

La situation des droits de l’homme se dégrade en République Démocratique du Congo, selon l’ONG la Voix des sans voix (VSV) qui souligne que le pays tend vers un pouvoir autoritaire. Pour la seule ville de Kinshasa, elle indique avoir recensé plus de 80 cas d’enlèvements et de détention depuis janvier 2009. Des informations que le ministre des Droits humains trouve exagérées, rapporte radiookapi.net

C’en est trop, déclare la VSV qui estime que les services de renseignements congolais, notamment, l’armée et la police, abusent du pouvoir comme s’ils n’étaient qu’au service d’un individu. L’ONG fait état des cas de personnes que ces services enlèvent à 1h du matin à leurs domiciles, ou à leurs postes de travail et qu’elles acheminent à des destinations inconnues. « On ne peut pas venir arrêter quelqu’un à 1h du matin », s’insurge Dolly Ibefu, directeur exécutif adjoint de la Voix des sans voix qui s’étonne qu’un pouvoir issu des élections puisse se comporter de la sorte. Et d’après la même service, les camps Tshatshi, Kokolo, Kin Mazière et IPKin sont les lieux de détention illégale les plus dangereux de la capitale congolaise.

Il faut, donc, dit l’ONG, que le chef de l’Etat accepte les critiques et interpellent ses services pour mettre fin aux dérapages. Selon elle, les enlèvements et les détentions illégales frappent aussi bien les civils que les militaires. La plupart vont jusqu’à une année sans jugement. Au nombre de ces cas, les sieurs Bongongo, appariteur de l’ISC Gombe, Sido Yambanu et Lotela Nonge, enlevés depuis trois mois et portés disparus. La VSV demande à la coalition au pouvoir de respecter la démocratie et les droits de l’homme.

Réaction du ministre des Droits humains

En réaction avec cette dénonciation, le ministre des Droits humains, M. Upio Kakura, estime pour sa part que la VSV exagère. « Il est exagéré et tout a fait déplacé de qualifier les dérives autoritaires. La situation des droits de l’homme connaît des progrès sensibles et palpables », a-t-il rétorqué. Le ministre Upio a toutefois reconnu l’existence de quelques faiblesses ça et là. Mais cela ne peut pas, a-t-il poursuivi, remettre en cause la volonté politique de la part de la haute hiérarchie à remédier à la situation. « Les différentes autorités, militaires comme de la police, ont réussi de la haute hiérarchie pour faire en sorte que les préoccupations en matière des droits de l’homme soient intégrées dans les pratiques quotidiennes. Il peut y avoir des éléments qui résistent au changement, mais cela ne doit pas nous arrêter. Nous ferons d’abord des vérifications nécessaires, et nous prendrons des mesures qu’il faut », a-t-il expliqué.