FARDC : Mwando Nsimba propose une réforme étalée sur dix ans

Défilé des FARDC à Bukavu

Défilé des FARDC à Bukavu

Le projet de loi organique portant organisation et fonctionnement des Forces armées congolaises (FARDC) a été déposé jeudi à l’ Assemblée nationale et soumis au débat. Le ministre de la Défense, Charles Mwando Nsimba qui l’a présenté propose une restructuration de l’armée sur dix ans, rapporte radiookapi.net

Le ministre de la Défense nationale et des anciens combattants estime que les Forces armées de la RDC traversent une situation critique suite aux multiples conflits armés connus par le pays. D’après lui, l’armée congolaise est vieillissante et caractérisée, notamment, par le manque d’une politique claire et ordonnée d’acquisition et de maintenance des équipements, ainsi que par des carences profondes au niveau de l’instruction militaire, technique et morale. Les FARDC, a-t-il laissé entendre, disposent ainsi d’un matériel insuffisant, vétuste, obsolète et très souvent inadéquat.

Pour remédier à toutes ces insuffisances, Mwando Nsimba propose une réforme qui devrait s’étaler sur dix ans avec trois grandes étapes. La première étape sera celle de la préparation, la deuxième, celle de la montée en puissance des FARDC, et enfin, la troisième, celle de la formation d’une armée dissuasive. Et pour cela, il faut un budget conséquent, évalué à des centaines de milliers de dollars, a souligné le ministre de la Défense sans précision.

Par ailleurs, dans la plupart de leurs interventions, les députés ont évoqué l’insuffisance et l’irrégularité de la solde payée aux militaires comme sources de l’insécurité et des exactions attribuées aux hommes en uniforme. L’Assemblée nationale a accordé 48 heures au ministre de la Défense pour répondre aux préoccupations des députés.

L’expertise de l’ESEUC

Dans le cadre de la réforme du système défensif de la RDC, le gouvernement avait sollicité et obtenu de l’Union européenne une assistance en expertise. Cette assistance se fait à travers l’EUSEC (European Union Security Sector Reform Mission République Démocratique du Congo), une mission à caractère civil, de conseil et d’assistance en matière de réforme du secteur de la sécurité en RDC. Depuis le 8 juin 2005, date à laquelle cette structure a été lancée, l’EUSEC s’emploie à moderniser l’administration du personnel et des finances des FARDC. Cette mission dont le mandat est de douze mois renouvelable, est répartie entre Kinshasa, la capitale, Kisangani, Goma, Bukavu et Bunia. « Pour une bonne réforme de l’armée, nous avons tâché au préalable de faire un état des lieux, qui permet de connaître l’effectif et l’âge des militaires>, avait indiqué en août 2008 le général français Jean-Paul Michel alors nouvellement désigné nouveau chef de la mission, avant d’ajouter que les données recueillies avaient permis de constater que certains militaires avaient atteint l’âge de la retraite et allaient aider EUSEC à proposer aux autorités congolaises une bonne politique de réforme de l’armée. Cette mission travaille en étroite collaboration avec la hiérarchie politique et militaire de la RDC, le ministère de la Défense nationale, l’état-major général des FARDC ainsi que les différents états-majors des forces. Et déjà, l’officier français de l’EUSEC avait indiqué que la formation d’une armée professionnelle pouvait durer toute une décennie.

Identification des militaires rn rnA ce jour, l’EUSEC a à son actif quelques réalisations concrètes dans le cadre de sa mission. Au nombre de ces actions, figurent le recensement biométrique des effectifs et la maîtrise de la chaîne de paiement. Pour mener l’identification des militaires congolais, l’Union européenne a mobiliser 2 millions d’euros grâce au concours de trois pays : la France, la Suède et les Pays-Bas. L’opération qui s’est terminée se poursuit actuellement avec la remise à chaque soldat recensé d’une carte militaire infalsifiable afin de permettre l’identification complète et fiable des éléments des Forces armées de la RDC. Les données de l’EUSEC peuvent constituer les bases préalables pour une réforme, digne de ce nom, de l’armée nationale congolaise.