Moanda : les expulsés congolais d'Angola se plaignent des extorsions

Les Congolais retournés de l’Angola ont affirmé lundi qu’ils subissaient de nombreuses tracasseries policières dans la ville de Moanda. Ils sont sommés de payer l’équivalent en Francs congolais de 12 $US pour franchir la frontière commune avec l’Angola. Les rapatriés sont incapables de payer cette somme d’argen. Ils sont par conséquent dépouillés de leurs biens. Des allégations rejetées aussitôt par l’administrateur de territoire ad intérim de Moanda, rapporte radiookapi.net

Les rapatriés congolais déboursent 1000 Kwanza (environ 10$ US), pour franchir la zone neutre qui sépare la province angolaise de Cabinda et le Bas Congo, selon des témoignages recueillis sur place. A leur arrivée à Moanda, ces rapatriés franchissent deux barrières. A ces différentes barrières, ils sont sommés de payer l’équivalent de 2$, selon les témoignages recueillis par radiookapi.net Les rapatriés incapables de payer cette somme d’argent se voient dépouiller de leurs biens. Fers à repasser, téléphones portables et d’autres biens leur sont arrachés, affirment quelques expulsés.

Toutes ces allégations sont fausses, a rétorqué l’administrateur intérimaire du territoire de Moanda, Guillaume Ngongo Ngongo. Les services spéciaux sur place n’exigent pas d’argent, a-t-il indiqué à radiookapi.netrnCes barrières existaient même avant l’opération d’expulsion des Angolais. Ces 2 barrières permettent aux services de la Direction Générale des Migrations et de la police de contrôler les mouvements des personnes entre le Bas Congo et la province angolaise de Cabinda, a-t-il ajouté. Quant à la perception des sommes d’argent par ces différents services sur la route Yema-Moanda, les services de l’administration du territoire n’ont enregistré aucune plainte de la part des retournés congolais, a indiqué Guillaume Ngongo Ngongo. Toutefois, il affirme avoir reçu des instructions du maire de la ville de Boma pour mener une enquête à ce sujet.
Les conséquences économiques de ces expulsions mutuelles des Congolais et Angolais se font sentir aussi à Moanda. Le poisson a disparu du marché. Et pour cause: les pêcheurs congolais sont interdits de pêcher au large de l’océan Atlantique par les soldats angolais, ont indiqué des sources sur place. La même situation est observée pour les autres pêcheurs qui vont exercer leur métier de l’autre côté du fleuve Congo, dans la partie maritime angolaise. Ces pêcheurs sont menacés d’arrestation par les gardes-côtes angolais.

Par ailleurs, les vols de la compagnie aérienne TAAG vers la RDC sont suspendus, selon un communiqué du ministère angolais des Relations extérieures daté du 8 octobre. Une décision prise en guise de riposte à l’opération d’expulsion de milliers d’Angolais, souligne ce communiqué.