Un calme précaire a régné mardi à Dongo et dans les localités avoisinantes. La progression des jeunes armés Enyele vers Kungu centre et d’autres localités de ce territoire, semble stoppée. Le commissaire de district du Sud Ubangi, Jean-Baptiste Lumbwe, a appelé les insurgés à la négociation, rapporte radiookapi.net
Le langage des armes doit céder la place à la négociation. C’est ce qu’a déclaré mardi à radiookapi.net Jean-Baptiste Lumbwe. De nombreux policiers stationnés à Gemena ne seront plus envoyés dans la localité de Dongo, toujours sous contrôle des insurgés, pour éviter une nouvelle tuerie, a-t-il précisé. Jean-Baptiste Lumbwe a dépêché mardi à Dongo une équipe de négociateurs composée essentiellement des notables de Kungu et de Dongo. Leur mission : rencontrer le féticheur Udjani, donné pour être le principal instigateur de cette insurrection, pour connaître les mobiles profonds de sa révolte contre les Boba et le pouvoir en place.
Le commissaire de district du Sud Ubangi s’est dit disposé à ouvrir les négociations avec les assaillants Enyele, même sur un terrain neutre pour que cesse définitivement le conflit entre les communautés Enyele et Monzaya.
Les ressortissants de ces deux communautés se disputent régulièrement des étangs piscicoles poissonneux. Un conflit qui remonterait à 1946 et constitue le prétexte de l’insurrection actuelle. Joint vendredi par radiookapi.net, le gouverneur ad intérim de l’Equateur, Guy Inenge, a qualifié cette insurrection de « petite rébellion » en gestation qu’il faut mater. D’après lui, des dignitaires de la République basés à Kinshasa tirent les ficelles dans cette affaire. Interrogé par radiookapi.net sur une éventuelle implication des politiques dans cette insurrection, Jean- Baptiste Lumbwe a réfuté toute implication politique et militaire dans ce qu’il lui aussi qualifié de rébellion des Enyele. Il ne reconnait pas non plus un quelconque ralliement massif des démobilisés et autres ex-combattants dans ce conflit armé à Dongo.
Par ailleurs, le commissaire de district du Sud Ubangi souligne que plus de 10 mille personnes ont quitté Dongo et ses environs depuis les affrontements de jeudi dernier. Elles se sont dispersées dans les territoires de Kungu et de Libenge. D’autres personnes fuyant Dongo ont carrément traversé le fleuve pour se réfugier en République du Congo. Il a appelé les autorités de Kinshasa et la communauté internationale à assister ces déplacés dont les conditions de vie deviennent de plus en plus précaires.