Train de la SNCC
Le gouvernement congolais a approuvé vendredi l’accord signé en mai dernier entre la partie syndicale et la direction de la SNCC (Société nationale des chemins de fer du Congo), sur la mise à la retraite de 2.200 cheminots ayant atteint l’âge de la retraite. Les allocations de retraite seront payées à ces employés grâce à un financement de 20 millions USD de la Banque mondiale. Le décaissement devrait commencer avant la fin de l’année, rapporte radiookapi.net
Dans les milieux syndicaux de la SNCC, on se réjouit de cette nouvelle. Ce pourrait être un pas important dans le redressement de la SNCC, y indique-t-on. La firme chargée d’opérer cette mise à la retraite est depuis une semaine en RDC. Parmi les 2.200 cheminots sur le point d’aller à la retraite, au moins 600 ont déjà atteint plus de 70 ans. Pour les syndicats, il était temps que ces agents jouissent de leurs droits.
D’après le président de la délégation syndicale de la SNCC, Umba Ilunga, la décision de la mise à la retraite de certains agents est salutaire pour l’entreprise à plus d’un titre : « Il y a un gain financier important pour que ceux qui vont rester. Ils pourront toucher régulièrement leurs salaires. Depuis qu’on a signé le protocole d’accord jusqu’à ce jour, on a perdu environ 58 agents qui auraient pu être mis à la retraite, si ce protocole avait été agrée plus tôt ».
Les employés promis à la retraite, autant que ceux qui restent n’ont pas perçu leurs salaires depuis 40 mois. Les agents futurs retraités ne percevront dans un premier temps que leurs indemnités de retraite. Il faut encore 15 millions de dollars à la SNCC pour payer les arriérés des salaires. L’entreprise n’en est pas capable pour l’instant, mais promet de s’en acquitter dans les cinq prochaines années. Vivant dans une situation sociale précaire, la majorité des retraités semble adhérer au protocole.
Mais avec quoi la SNCC payera les 40 mois de ceux qui partent ? Pas avec ses recettes mensuelles de 4 millions de dollars que l’entreprise enregistre actuellement, d’après un responsable ayant requis l’anonymat, mais avec son redressement, affirme-t-il. La SNCC attend 200 millions des dollars américains des Chinois pour payer des locomotives et des voitures, réhabiliter le rail et par conséquent, booster un peu ses finances. Ces bénéfices sont encore incertains, toujours d’après ce responsable. Mais les retraités doivent bien fonder y fonder leurs espoirs. L’opération de mise à la retraite à la SNCC est quelque peu différente du départ volontaire appliqué à la Gecamines. Toutefois, l’objectif est le même: diminuer les charges pour assurer la survie de l’entreprise même si celle des sortants n’est pas totalement garantie.
