RDC : élections locales, l’opposition s’inquiète, la majorité appelle à l’apaisement

Révision du fichier électoral (Archives)

Révision du fichier électoral (Archives)

C’est pour quand l’organisation des élections locales, municipales et urbaines en Répubique Démocratique du Congo ? En 2011, a déclaré le président de la République lors de son dernier discours du 6 décembre 2009 à la nation; en 2010, avait dit quelques jours plus tôt le président de la CEI (Commission électorale indépendante), l’abbé Apollinaire Malu Malu. Une discordance qui inquiète l’opposition institutionnelle, rapporte radiookapi.net

Des députés nationaux de cette opposition accusent le chef de l’Etat de fixer unilatéralement l’année de la tenue des élections locales, municipales et urbaines, sans consulter toutes les forces politiques du pays. Ils se disent donc embarrassés après le discours de Joseph Kabila la semaine dernière devant les parlementaires réunis en congrès dans lequel il a annoncé la temue de ces élections en 2011, en non en 2010 comme précédemment dit par la CEI. Clément Kanku, membre de l’oppistion (Union pour la nation) s’exprime à ce sujet: « Je suis un peu inquiet. Il n’y a pas longtemps, après une réunion interinstitutionnelle [c’était à Mbuji-Mayi), l’abbé Malu Malu nous avait annoncé en grande pompe l’organisation des élections municipales, urbaines et locales. Et il avait même dit que dans les deux semaines qui suivaient, il allait présenter le calendrier électoral. Il l’a dit avec tout le sérieux possible. Lors du discours à la nation, devant le congrès, le chef de l’Etat parle de l’organisation de ces élections là pour 2011. Nous sommes un peu perplexes dans la mesure où nous ne comprenons pas ce qui va se faire réellement. »

L’AMP appelle à l’apaisement

Ce qui fait croire à nombre de députés de l’opposition, qu’en réalité, l’organisation des élections locales, municipales et urbaines est hypothéquée même pour 2011. En réaction à cette inquiétude de l’opposition, l’Alliance de la majorité présidentielle lance quant à elle un appel à l’apaisement. C’est ce qu’on retient des propos de Louis Koyagialo, secrétaire exécutif adjoint de l’AMP qui estime qu’il vaut mieux attendre 2011 pour voir si, oui ou non, le président de la République aura tenu parole.

Il faut 400 millions USD pour…

Dans l’entre-temps, l’abbé Apollinaire Malu Malu annonce qu’il va publier au courant de la semaine le calendrier de ces élections qui sont font partie du processus électoral de 2006. Les premières évaluations, établies une année plus tôt, avaient chiffré à 131 millions de dollars le financement de ces scrutins. En septembre dernier, le Premier ministre Adolphe Muzito s’était concerté avec la CEI en vue d’établir les priorités devant déboucher sur l’organisation, non seulement de ces élections, mais aussi de celles, générales, de 2011. Le coût total a été estimé à, au moins 400 millions de dollars américains. Au nombre de priorités arrêtées, le Premier ministre devrait établir le décret d’application de la loi sur les entités décentralisées et planifier également le financement des futures échéances électorales. Un comité technique financier a été mis en place réunissant les experts de la primature, des ministères des Finances et de Budget ainsi que ceux de la CEI.

Fichier électoral

Le gouvernement s’était engagé pour dégager 31 millions de dollars, et, côté appui extérieur, en dehors de la logistique de la Monuc, 100 millions de dollars étaient attendus des partenaires du pays. Par ailleurs, autre préalable de ces futures élections était la révision du fichier électoral. Les opérations avaient commencé par la ville de Kinshasa, et suivant le programme initial de la CEI, elles devaient se poursuivre dans d’autres provinces, par le Bas-Congo. Mais par la suite, la Commission électorale indépendante a suspendu ces opérations, en attendant que le gouvernement lui fournisse les listes des entités décentralisées. Depuis lors, on en est resté là, et en dehors de Kinshasa où le fichier électoral a été révisé, les autres provinces attendent.