Kinshasa : 5 bourgmestres suspendus pour non application des mesures d’interdiction d’alcool

Boulevard du 30 juin, Kinshasa/RDC

Boulevard du 30 juin, Kinshasa/RDC

Cinq bourgmestres de Kinshasa ont été suspendus jeudi par le gouvernement provincial. Il leur est reproché la non application des instructions sur la commercialisation et la consommation des liqueurs fortement alcoolisées dans leurs communes. Selon le ministre provincial de la population, sécurité et décentralisation Godard Motemona, ces bourgmestres n’ont pas mis à profit tous les moyens dont disposent pour faire appliquer les instructions de l’exécutif provincial, rapporte radiookapi.net

La suspension des bourgmestres ouvre la voie à plusieurs questions. Sont-ils les seuls dont les communes connaissent la commercialisation et la consommation de des liqueurs fortes ? Faut-il prendre des mesures contre ces autorités qui ne sont pas impliquées dans la chaîne de fabrication ? Pour le ministre provincial Godard Motemona, c’est vrai qu’ils ne sont pas les seuls, mais ils devraient au moins mettre en application les décisions prises. Entre temps, l’on sait où et par qui ces liqueurs fortes sont produites. Pourquoi ne s’attaque t-on pas à la racine du problème, c’est-à-dire, interdire la fabrication et veiller au respect de cette interdiction. Le ministre provincial Godard Motemona répond : « Nous nous attaquons à la racine, ce n’est pas dans la compétence du gouvernement provincial de fermer ces industries là qui fabriquent les liqueurs fortes. Donc, c’est au niveau du ministère de l’Industrie du gouvernement central, et ce travail là est fait. A notre niveau, nous interdisons la consommation »

Du côté du ministère de l’Industrie du gouvernement central, on nous apprend qu’une descente a été effectuée en début décembre de l’année dernière dans les industries qui fabriquent ces liqueurs. Le constat fait était que les machines ont été fermées et qu’il n’y avait plus de production. Ce qui fait croire que les liqueurs sur le marché seraient du vieux stock. Mais, selon nos sources, ces industries sont délocalisés et continuent la production.