Les conditions humanitaires dans la prison de Munzenze continuent à susciter beaucoup d’inquiétudes. Outre la surpopulation, les mauvaises conditions d’hygiène déjà décriées par les détenus, les responsables pénitenciers et quelques organisations de défense des droits de l’homme, les 837 pensionnaires de Munzenze, viennent de passer six jours sans être nourris par l’établissement, constate radiookapi.net
Une action rapide des autorités est indispensable enfin d’éviter une éventuelle implosion. Gabriel Wamenya pour le reportage.
Ce constat vient d’être fait par la mission du programme pénitentiaire de la Monuc à Goma qui qualifie la situation de catastrophique. Dans son entretien avec les autorités du Nord-Kivu affirme le chef de mission Youssoupha Ndiaye, le gouverneur a reconnu l’ampleur de la situation à Munzenze. Il précise que quelques dispositions urgentes sont déjà prises pour parer à toute tentative insurrectionnelle. Youssoupha Ndiaye, a par ailleurs mentionné qu’il n’y a pas une prise charge effective des détenus pendant la détention, et un fonctionnement déséquilibré de la chaîne pénale.
Pour désengorger la prison de Munzenze, Youssoupha Ndiaye pense à l’équilibre des trois piliers de la justice : « Je pense qu’il faudrait remettre les trois piliers de la justice pénale, la police, les juridictions du jugement, le parquet et la prison à même niveau. Je pense que c’est ce déséquilibre là qui fait que la prison soit le maillon le plus faible de la chaîne pénale et qui croupit, qui subit, le fait de ce fonctionnement déséquilibré de toute la chaîne pénale »
Actuellement la prison de Munzenze compte 837 détenus, dont dix mineurs, onze femmes, deux en état de grossesse et quatre bébés accompagnent leurs mamans dans cet univers carcéral.