Kinshasa : un haut cadre d’entreprise tabassé par la police spéciale

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M. Guillaume Bononge, administrateur de la société Rocas SPRL et transitaire en douane est hospitalisé à la Clinique Ngaliema avec un bras fracassé. D’après son propre témoignage, il a été victime, mardi, d’une agression de la part des agents de la police spéciale de Kin Mazière, dans ses bureaux, sis au 1er niveau de l’immeuble Galeries présidentielles, dans la commune de la Gombe, rapporte radiookapi.net

La victime raconte : « J’ai vu trois personnes descendre du bureau. Je suis remonté avec eux et je leur ai dit de s’asseoir. Un d’entre eux, […] comme s’il était à l’extérieur. Je lui ai dit : Monsieur, la première des choses, quand vous êtes dans un bureau d’autrui, si vous voulez téléphoner, c’est d’abord de demander la permission. Vous ne pouvez pas vous permettre de téléphoner comme ça comme si vous vous trouviez à l’extérieur. De deux, se faire annoncer relève de la politesse la plus élémentaire. Quand j’ai dit ces mots, le Monsieur a été tout furieux, il a demandé à ses agents de me menotter et de me tabasser pour m’emmener à Kin Mazière. Ils étaient en tenue civile, ils m’ont torturé et m’ont cassé le bras gauche. ».

Selon M. Bononge, tout serait parti d’une affaire de dédouanement de trois véhicules expédiés d’Allemagne par une personne dont il n’a pas donné l’identité. « Nous avons sorti l’un des véhicules, il était maintenant question qu’on leur donne en compensation 2 500 USD. Alors que c’est nous qui avions commencé à dédouaner pour son compte, et c’est à partir de là que tout est parti », a-t-il expliqué sans d’autres détails.

L’administrateur de la société Rocat SPRL dit avoir introduit une plainte au niveau de l’auditorat militaire. Par ailleurs, en réaction à cette affaire d’agression, le vice-ministre de la Justice Musonda Kalusambo, a indiqué que des stratégies seront mises en place dans le cadre de la politique de « Tolérance zéro » initiée par le chef de l’Etat, pour sanctionner des tels actes. Et d’ajouter que demain, cette politique rattrapera même des pasteurs des églises et des évêques « qui désinforme le public et les officiels que nous sommes, qui se promènent avec des actes irréguliers, qui cherchent des lettres à bout de champ et avec la monnaie… »