Universités : confusion autour de frais académiques 2009-2010

Bâtiment administratif de l'université de Kinshasa

Bâtiment administratif de l'université de Kinshasa

La diversité des frais perçus dans les instituts supérieurs et universités publics continue à susciter des interrogations. Les frais d’études, fixés à 100 USD par le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (Esu), Mashako Mamba, semblent respectés. Mais, les frais dits : « connexes » viennent envenimer la situation. Le ministère Mashako a insisté, mardi, pour que ses directives soient respectées et menacé d’infliger des sanctions sévères aux récalcitrants, rapporte radiookapi.net

«Les frais d’étude sont respectés, ces sont les frais connexes qui font la différence. Car cela dépend des spécificités de chaque institution», soutiennent certaines autorités académiques de Kinshasa. Selon elles, les frais d’études s’élèvent à 100 USD pour l’année de recrutement et à 80 pour les classes montantes, comme fixé par le ministère de tutelle. In fine, les frais académiques pour l’année de recrutement à l’Université de Kinshasa (Unikin) sont fixés à 221 USD. A l’Université de Lubumbashi (Unilu), ces frais varient entre 238 et 404 USD, alors que l’année passée, les étudiants ont payé moins de 200 USD.

Pourtant, l’arrêté du ministre a également fixé le prix de chaque rubrique des frais connexes. A cet effet, il ne devrait pas y avoir des différences. C’est là que réside le problème. Donc, la nomenclature ministérielle sur les frais connexes n’est pas respectée. Par ailleurs, avec 10 facultés, l’Unikin a un effectif, jusque-là provisoire de près de 23 000 étudiants. Si chaque étudiant payait ses 221 dollars, cela donnerait au moins 5 83 000 USD. Et à l’Unilu, avec une moyenne de 321 USD par étudiant et un effectif de près de 26 000 repartit dans 11 facultés, c’est près de 8 346 000 USD. À l’Unikin par exemple, les autorités expliquent que la grosse part de cette somme est réservée à la paie des professeurs et au fonctionnement de l’institution.

désarrois de la communauté estudiantine

Cette hausse des frais académiques, n’arrange pas la communauté estudiantine. Les étudiants de l’Institut supérieur pédagogique ISP/Mbuji-Mayi (Kasaï oriental) l’ont manifesté mardi. Ils ont déposé, à cet effet, un mémorandum au gouvernorat de province. En dehors des frais académiques proprement dits, les étudiants ne sont pas d’accord avec les frais de mobilité, de bâtiments et ceux de laboratoire fixés par le ministère de l’ESU. Les responsables des Etablissements concernés disent appliquer des mesures ministérielles. La manifestation des étudiants de l’ISP avait été encadrée par la police et aucun incident n’a été déploré.

Lundi matin, plusieurs centaines d’étudiants de l’Unilu au Katanga sont descendus dans les rues de Lubumbashi pour réclamer la réduction de frais d’études. Sur leur passage, plusieurs casses ont été enregistrées. Pour les disperser la police a tiré en l’air. Et c’est en début d’après midi que le calme est revenu.

A travers le pays, les étudiants décrient la hausse de ces frais alors que leurs conditions d’études se dégradent de plus en plus. Plus de 80% des établissements universitaires du pays, fonctionnent dans des conditions inadmissibles. « Sans bâtiments, sans professeurs, sans équipements et sans matériel didactique, c’est plus des connaissances théoriques et livresques qu’on donne à ces jeunes gens… », a reconnu, en avril dernier, le ministre Mashako lui-même.