RDC: 17 personnes tuées à Beni

Un village du territoire de Beni, Nord-Kivu, où des présumés rebelles ADF ont perpétré des massacres contre des civils. Mai 2015. Photo MONUSCO/Myriam Asmani

Au moins 17 personnes ont été tuées mardi 3 mai dans la soirée par des présumés rebelles ADF à Minibo et Mutsonge, deux quartiers situés environ 60 kilomètres au Nord-Est de la ville de Beni au Nord-Kivu.

Des sources locales indiquent qu’entre 17 heures et 21 heures, les assaillants se sont introduits dans les deux quartiers et ont attaqué les habitants dans leurs domiciles. 

Les mêmes sources rapportent que les assaillants ont attaqué les civils à la machette pour ne pas alerter les militaires et la mission onusienne basés dans la région. 

Le porte-parole des opérations Sokola 1, lieutenant Mak Hazukay, fait état d’au moins 17 morts dont 10 femmes et 5 enfants.

Il indique que ce bilan est encore provisoire,  ajoutant que l’information relative à la présence des présumés ADF dans la région est parvenue avec retard aux militaires.

Selon d’autres sources militaires, le général major Etienne Kasereka, commandant adjoint en charge des opérations dans la 3e zone de défense de l’armée, est arrivé ce mercredi 4 mai dans la matinée à Baungachu-Luna, la localité où a perpétré ce massacre.

L’officier s’y serait rendu pour évaluer la situation et prendre les dispositions pour protéger les civils.

«Négligence» de l’armée

En réaction à ces massacres, la société civile de Beni a déploré «négligence» de la part des Forces armées de la RDC (FARDC) et des troupes de la Monusco, dont les bases, d’après elle, sont situées à environ 300 mètres seulement du lieu des massacres. Le président de cette structure citoyenne, Teddy Kataliko, précise même que des alertes avaient été données par la population, quelques heures avant le drame:

«On ne sent pas la protection des civils. Donc, ces assaillants sont venus s’infiltrer dans des maisons. La population a commencé à crier. Et c’est seulement vers 19 heures quart qu’on a eu la première intervention. Malheureusement l’assaillant venait de faire tout ce qu’il a fait et s’est retiré.»

La société civile dénonce donc «une certaine inefficacité par rapport à la gestion même de l’information. Parce que, la population a fait sa part et qu’il aurait moyen de prendre des dispositions utiles pour contrer l’ennemi

Mais, Julien Paluku, gouverneur du Nord-Kivu, n’est pas de cet avis. Il estime que les efforts sont menés sur le terrain pour face à ces rebelles ougandais:

«Avec ce nombre des morts, c’est normal que toute sorte de qualificatif puisse sortir de la bouche d’une population désespérée. Nous ne pouvons pas négliger les efforts des Forces armées de la République, qui ont été menés jusque-là. Mais, nous ne pouvons négliger également ce nombre de morts. Ce qui nous amène à pouvoir renforcer les stratégies sur le terrain pour que la population soit vraiment rassurée que nous sommes tous déterminés avec elle, à bouter dehors l’ennemi.»

Entre-temps, des recherches pour retrouver d’autres victimes se poursuivent sur le terrain.

Ce nouveau massacre intervient après un mois d’accalmie dans le territoire de Beni.

Au cours de ces deux dernières années, plusieurs massacres ont été perpétrés contre les populations civiles par des miliciens, faisant au moins 1000 morts selon des responsables de la société civile de Beni, Butembo et Lubero.

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