RDC: 35 civils tués dans l'attaque des miliciens à Lubero

Trente-cinq civils et un milicien Maï-Maï ont été tués dimanche 27 novembre dans l'attaque des miliciens, au village Luhanga, en territoire de  Lubero (Nord-Kivu).

Ce bilan est livré par des sources de la société civile locale et l’administrateur du territoire de Lubero, Bokele Joy.

Les mêmes sources rapportent que les miliciens Maï-Maï ont attaqué Luhanga tôt dans la matinée entre 4 heures et 5 heures.

Interrogé par Radio Okapi, l’administrateur du territoire a affirmé que les assaillants ont profité de l’infériorité numérique des militaires pour opérer en toute quiétude.

«Ils ont commencé à attaquer la position des FARDC (NDLR: l'armée congolaise). Pendant qu'ils attaquaient les FARDC, un autre groupe exécutait la population à l'arme blanche ou par balles», a déclaré M. Bokele, joint par l'AFP au téléphone à partir de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.

Violation du droit international

Pour l’ONG Centre d'études pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l'homme (CEPADHO), cette attaque est une violation grave du droit international.

Son secrétaire exécutif, Delly Kambamu, a confié à Radio Okapi que l’auditeur supérieur militaire doit ouvrir une action publique contre les responsables de la sécurité militaire et civile.

«Ce sont des violations graves de droit international qui doivent être réprimées par la loi. Nous pensons que l’auditeur supérieur militaire doit déclencher une action publique contre tous les responsables de service civile et militaire qui sont sur le lieu, qui n’ont pas été en mesure de sécuriser la population », a-t-il soutenu.

C’est la deuxième attaque lancée contre Luhanga depuis le début de cette année. Lors de la précédente attaque, plusieurs maisons avaient été incendiées.

Intervention de la MONUSCO

Après cette attaque, la MONUSCO s’est déployées sur le lieu de l’incident pour sécuriser davantage la population. Les interventions de ces casques bleus de la MONUSCO ont mis en déroute les miliciens dont un a été tué et trois autres blessés. C’est ce qu’affirme le porte-parole de la mission onusienne en RDC, Félix-Prosper Basse :

«Les casques bleus du contingent indien se sont portés au secours des populations quand ils ont entendu des coups de feu. C’est ainsi qu’ils ont engagé les Maï-Maï qui perpétraient des exactions contre les populations civiles, tuant un parmi eux et blessant trois autres».

Il a signalé que d’autres assaillants ont disparu dans la région.

Félix-Prosper Basse a indiqué que les casques bleus sécurisent la contrée après avoir déployé des forces additionnelles.

La MONUSCO a également mis ses aéronefs à disposition pour porter secours aux blessés et évacuer des blessés vers les structures de la Croix-Rouge.

«Nous condamnons avec fermeté ce genre d’attaque contre les civils et nous saisissons cette occasion pour présenter nos profondes et sincères condoléances à toutes les familles des victimes. Nous sommes déterminés à poursuivre notre mission de protection des civils en étroite coopération avec les forces de défense et de sécurité congolaises», a conclu le porte-parole de la MONUSCO.

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