Ne Muanda Nsemi est décédé à Kinshasa

Zacharie Badiengila plus connu sous le nom de Ne Muanda Nsemi, chef spirituel du groupe politico-religieux Bundu Dia Mayala est décédé ce mercredi 18 octobre à Kinshasa, des suites d’une maladie, annonce l’Agence congolaise de presse. Il était âgé à 77 ans.

« Il a été admis hier dans un état critique, il était là en soins intensifs. Il est décédé autour de 10 heures ce matin. Il était déjà suivi chez nous depuis un certain temps », a déclaré à l’ACP, sous couvert d’anonymat, un médecin du centre hospitalier Nganda.

Ancien député et président national du parti politique Bundu Dia Mayala, Ne Muanda Nsemi a souvent eu des démêlées avec les autorités congolaises ces dernières années.

Licencié en chimie biologie

Zacharie Badiengila a été deux fois député national. Originaire du secteur de Mongo Luala, territoire de Luozi, Ne Muanda Nsemi était déterminé à diriger sa province, le Kongo central. C'est ce qui justifie sa candidature à la députation nationale et provinciale pour les élections de décembre à la circonscription électorale de Matadi.

Ne Muanda Nsemi avait une licence en chimie biologie de l'Université de Kinshasa.

De son vivant, l’illustre disparu s'est battu pour la promotion de la langue Kikongo au Kongo-Central. Il estimait que cette langue allait vers sa perte au profit de la langue lingala, l'une des 4 langues nationales parlée notamment dans l’ancienne province de l'Équateur et à Kinshasa.

Affaibli par la maladie, Ne Muanda Nsemi s’en va sans parvenir à instaurer le fédéralisme en RDC. Il pensait que ce régime politique était indispensable pour construire un Congo plus fort.

Tensions avec les différents pouvoirs

Ne Muanda Nsemi s’est illustré par un langage virulent et des attaques contre différents Présidents de la République. Il sera d’ailleurs arrêté, en 2017 pour « outrage au chef de l’Etat, constitution d’une milice, incitation à la haine tribale, enlèvement, détention illégale d’armes de guerre et séquestration ».

Il sera envoyé à la prison centrale de Makala. Mais le 17 mai, ses adeptes organisent une évasion spectaculaire. Le gourou de Bundu Dia Mayala prendra une destination inconnue.

Par la même occasion, plusieurs détenus se sont aussi évadés. Cette attaque avait occasionné plusieurs décès tant du côté des prisonniers que des gardiens.

Le leader va réapparaitre quelques années après l’élection de Félix-Antoine Tshisekedi. Il va aussi, à travers ses prises de parole, s’attaquer au Président Tshisekedi et à son épouse. 

Chef d’une milice

Le chef de Bundu Dia Kongo puis de Bundu Dia Mayala était gardé par les Makesa, jeunes de son église et de son parti politique. Pour le Gouvernement, ces jeunes étaient des miliciens qui troublaient l’ordre public et perturbaient la quiétude des populations.

Si le mouvement avait commencé au Kongo-Central, il a pu établir un siège à Kinshasa, lieu où résidait son chef spirituel.

Des affrontements entre les Makesa et les forces vont éclater au Bas-Congo, aujourd’hui Kongo-Central, en 2007 puis en 2008. De nombreuses victimes seront enregistrées.

A Kinshasa, des personnes tuées au cours de différentes opérations visant soit l’arrestation de Zacharie Badiengila soit pour restaurer l’ordre perturbé par ses adeptes, les Makesa.

Du 21 au 22 avril 2021, uinze adeptes du mouvement politico-religieux Bundu dia Mayala de Ne muanda Nsemi, seront tués lors d'une altercation avec les éléments de la police dans le territoire de Songololo (Kongo-Central).

Avec la disparition de Ne Muanda Nsemi, les Makesa perdent un mentor et deviennent fragiles. 

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