RDC: la mise en production du gisement de cuivre de Kamoa annoncée pour 2018

Des enfants dans une carrière minière au nord du Katanga. Ph. François X. Mybe

La société canadienne Ivanhoe Mines a indiqué jeudi 15 octobre à Kinshasa, après un contentieux avec les autorités congolaises, que son gisement de cuivre géant de Kamoa, dans le Sud-Est de la République démocratique du Congo, devrait commencer à produire en 2018.

« Nous pensons rentrer en production fin 2018 », a déclaré Louis Watum, directeur général d'Ivanhoe RDC, lors d'une conférence minière à propos de ce gisement présenté comme l'une des plus belles découvertes de l'industrie cuprifère depuis des années.

Les entreprises minières souffrent de la baisse des cours des matières premières, à l'image du groupe suisse Glencore qui a annoncé en septembre la suspension de la production, pour une durée prévisible de 18 mois, dans l'une des plus grandes mines de cuivre de RDC. Mais M. Watum entrevoit une conjoncture favorable pour le lancement de Kamoa.

Selon lui, « même si la Chine est en train de s'essouffler aujourd'hui ou de ralentir, les autres pays continuent aussi à demander du cuivre et donc dans les deux, trois années (à venir), nous voyons facilement un déficit de cuivre sur le marché (au moment où) nous viendrons en production ».

Situé dans la ceinture de cuivre du Katanga, à environ 25 km à l'Ouest de la grande ville minière de Kolwezi, le gisement de Kamoa a été découvert en 2007.

Selon les estimations d'Ivanhoe Mines, il recèle l'équivalent d'au moins 45 millions de tonnes de cuivre pur et l'entreprise ambitionne d'y extraire à terme 300 000 tonnes de cuivre par an.

Ivanhoe Mines, qui détient 95% des parts dans le projet, avait annoncé en mai avoir scellé un accord avec le groupe chinois Zijin Mining pour lui céder 49,5% de sa participation pour 412 millions de dollars et la promesse que cette entreprise apporterait 65% de l'investissement nécessaire à la réalisation de la première phase du projet.

L’État congolais, actionnaire de Kamoa Copper à hauteur de 5%, avait refusé de donner son aval à la transaction, arguant du fait qu'il n'avait pas été consulté, avant de donner son feu vert fin septembre, après être convenu avec Invanhoe que sa part passerait à 20%.

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Pour permettre de lancer Kamoa dans de bonnes conditions, Ivanhoe s'est associé à la Société nationale d'électricité (Snel) afin de rénover deux centrales hydroélectriques.

M. Watum a également indiqué que son groupe comptait sur la rénovation (en cours) du chemin de fer passant à Kolwezi pour exporter sa production vers l'ouest, par le port angolais de Lobito, alors que la production minière de la ceinture de cuivre congolaise sort aujourd'hui par le sud via une unique route, pour être acheminée par camions jusqu'en Tanzanie ou en Afrique du Sud.