Affaire Germain Katanga : « Justice plus » plaide pour le sort des victimes

Germain Katanga lors de l’audience tenue le 23 mai 2014 au siège de la Cour pénale internationale à La Haye, Pays-Bas © ICC-CPI

Au lendemain de la réduction de la peine de Germain Katanga par la Cour pénale internationale (CPI), l’ONG « Justice Plus » a plaidé pour que les instances de la Haye pensent à réparer les tords subis par les populations de l'Ituri, victimes des atrocités commises par Germain Katanga. La fin de la peine de cet ancien seigneur de guerre est fixée au 18 janvier 2016. Sa sentence de trois ans de prison a été réduite à huit mois, après réexamen de son dossier par les juges de la Chambre d'appel de la Cour.

Germain Katanga avait été condamné en mai 2014 à 12 ans de prison. Au 18 septembre 2015, M. Katanga avait purgé les deux tiers de sa peine et qu'il pouvait demandé la réduction de sa peine. Le juge avait précisé que le temps déjà passé en prison par l’ancien milicien serait déduit de sa peine.

Shabani Awazi, secrétaire exécutif de l’ONG « Justice Plus » salue cette décision mais demande aux instances de la CPI de songer au sort des victimes qui attendent réparation.

« La population peut voir la présence de Germain Katanga ici, ça peut causer des ennuis […tensions sociales] », a-t-il affirmé.

A ce sujet, le responsable de l’Unité de sensibilisation de la CPI en Ituri, Nicolas Kuyaku, a assuré que toutes les dispositions sont prises en vue de remettre ces victimes dans leur droit.

« Toutes les parties travaillent d’arrache-pied. Je crois d’ici la fin du premier trimestre 2016, nous serons fixés sur la nature des réparations qui seront déclenchées en faveur des victimes dans l’affaire », a-t-il indiqué.

La société civile se plie aussi à la décision de la CPI. Elle dit soutenir le retour de tous ces anciens chefs de guerre de l’Ituri encore en détention à la Haye.

« Les communautés disent que c’est qu’on a fait pour Germain Katanga, il fallait le faire aussi pour Thomas Lubanga… [Ex-seigneur de guerre de l’Ituri encore en détention à la CPI]. Le contexte de leurs arrestations sont les mêmes. Au niveau communautaire, il ne se pose plus un problème par rapport à à leur retour » ; a déclaré le coordonnateur de la société civile de l’Ituri, Jean Bosco Lalo.

Germain Katanga a été déclaré coupable, en tant que complice, de meurtre, attaque contre une population civile, destruction de biens et pillage commis le 24 février 2003, lors de l'attaque contre le village de Bogoro, situé à près de 25 kilomètres au sud-est de Bunia.

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