COP21: le projet d'accord veut contenir le réchauffement « bien en-deçà de 2° »

Entrée de la salle où se déroulent les discussions de la COP21 à Paris. Radio Okapi/Ph. Nounou Ngoie.

Le projet d'accord présenté samedi 12 décembre aux délégués de 195 pays par la présidence française de la conférence de l'ONU sur le climat propose de contenir le réchauffement « bien en-deçà de 2° » et de « s'efforcer de le limiter à 1,5° », a déclaré le président de la COP21, Laurent Fabius.

Le projet « confirme notre objectif central, vital même, de contenir l'augmentation de la température moyenne bien en-deçà de 2° et de s'efforcer de limiter cette augmentation à 1,5°, ce qui permettrait de réduire significativement les risques et les impacts liés au changement climatique », a déclaré le ministre français, très applaudi par les délégués réunis en séance plénière.

Jusqu'ici la communauté internationale s'était, en 2010 à la COP de Cancun, engagée à garder la hausse du mercure « en-deçà de 2° ». « Bien en-deçà » serait donc un progrès, de même qu'une mention aussi claire de l'importance de garder le monde sous 1,5°.

La présence dans l'accord de l'objectif 1,5°C  est une revendication de plus d'une centaine de pays, les plus vulnérables aux impacts du réchauffement mais aussi d'autres comme l'Union européenne. Arabie Saoudite, Inde, Russie -- parmi les principaux producteurs de carburants fossiles dans le monde -- ont en revanche exprimé leur opposition.

Il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40 à 70% d'ici 2050 (et les faire disparaître en 2100) pour espérer rester sous 2°C, et les baisser de 70 à 95% pour rester sous 1,5°C, selon le groupement international d'experts du climat (Giec).

Au cours de cette COP du Bourget, d'autres pays peu favorables au 1,5°C se sont ralliés aussi à l'idée de sa mention dans le texte, comme les Etats-Unis.

Les scientifiques soulignent que les impacts seront déjà forts dans un monde à +2°C, notamment en terme d'élévation du niveau des océans, et qu'il serait préférable de tendre vers 1,5°C.

Sous l'effet des GES émis depuis 150 ans et issus pour l'essentiel de la combustion des énergies fossiles, le monde a déjà gagné 1°C. Et selon le GIEC, il est sans doute parti pour un réchauffement d'au moins 1,5°C du fait des seuls gaz déjà émis, le CO2 persistant environ un siècle dans l'atmosphère.

(AFP)

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