Soixante kilogrammes d’or quittent frauduleusement la Province de l’Ituri tous les trois mois à destination du marché de l’Ouganda voisin, ont indiqué les responsables le Centre d’évaluation, d’expertise et de certification des matières précieuses et semi-précieuses(CEEC). Ce qui représente une perte de 2 227 860 dollars américains, au prix de Bunia.
Selon le CEEC, les minerais exploités par les creuseurs artisanaux quittent le pays sans respecter la filière normale de la traçabilité. Eric Yamba, le responsable de la structure renseigne que cette fraude constitue un important manque à gagner pour le trésor public. «La quantité exacte de la contrebande peut aller dans les 50 à 60 kg par trimestre, qui n’entrent pas dans la traçabilité», affirme-t-il.
Shabani Kimareki, chef de la Division provinciale des mines, justifie cette situation de fraude par l’absence des comptoirs d’achat d’or agréés en Ituri qui n’en compte qu’un seul.
Le Secrétaire de la Coopérative des négociants d’or de l’Ituri (Conori), Edmond Sesele, justifie cette fuite des minerais par le prix du gramme sur le marché local par rapport au marché extérieur. Le marché ougandais propose mieux que celui de Bunia. «Aussi longtemps que cette situation durera, on sera loin de canaliser l’or dans les circuits officiels de commercialisation», prévient-il.
Le Projet Partenariat Afrique Canada qui a organisé cet atelier de sensibilisation sur le mécanisme de certification des minerais dans la région des Grands Lacs, appelle les exploitants à respecter la traçabilité des minerais pour contribuer au développement de la jeune province de l’Ituri.
