La ville de Kinshasa est confrontée au problème d’évacuation des immondices. De petites poubelles, installées depuis trois ans par les autorités urbaines le long de grandes artères ou près des abris bus, n’existent plus, a constaté un reporter de Radio Okapi au terme d’une mini-enquête dimanche 3 avril. Cependant, une quantité d’immondices collectées à travers la ville ne sont pas traitées. Elles sont amassées sur le site de l’ex- centre technique d’enfouissement à Kinkole.
Les poubelles encore en place sont rouillées, laissant sortir des immondices ou encore reçoivent même des déchets des ménages qui ne sont pas évacués à temps.
Elles dégagent des odeurs nauséabondes, exposant ainsi la population environnante aux diverses maladies, comme explique le Dr Guylain Nyembo:
"L’odeur peut constituer un allergène majeur qui puisse déclencher les réactions d’allergies auprès des gens qui souffrent d’asthme. Ces immondices, quand ils sèchent, avec le passage des véhicules, ils peuvent emporter la poussière contenant des microbes qui peuvent se poser sur les mains des gens. A Kinshasa, la plupart de gens achètent des histoires en cours de route, ils mangent sans toutefois se laver les mains. Donc, ils sont exposés à développer quelques jours après des maladies des mains sales".
A l’occasion, ce médecin a invité les autorités urbaines à calculer les conséquences des immondices qui trainent le long de grandes artères de la ville.
Décharge publique à Kinkole
Docteur Guylain Nyembo tire sur la sonnette d’alarme, huit mois après la fin du Projet d'appui à la réhabilitation et l'assainissement urbain de la ville de Kinshasa (Parau).
A ce jour, le site du centre technique d’enfouissement, aménagé dans le cadre de ce projet dans la périphérie Est de Kinshasa, fonctionne comme une décharge sauvage.
Les ordures transportés par les véhicules du l’Hôtel de ville sont jetés pêle-mêle sur le site et ne sont pas traités, selon des riverains et des conducteurs de ces véhicules.
Les odeurs que ces immondices dégagent et mouches exposent la population environnante à des maladies. Selon le docteur Fils Machine, les populations voisines du site sont exposées à des maladies de source hydrique et au paludisme. Il fustige aussi le fait que les immondices, collectées à travers la ville, sont transportés à découvert laissant des odeurs insupportables partout sur leur passage.
Réalisé dans 9 des 24 communes de la ville de Kinshasa depuis six ans sur financement de l'Union européenne, le Parau permettait de traiter 11 000 mètres cube de déchets urbains chaque semaine. Les outils utilisés au cours de ce programme ont été officiellement remis au gouvernement provincial de Kinshasa.
Après la fin du projet Pauk, l’Hôtel de ville et la Primature se jetaient la responsabilité de la poursuite de gestion des immondices dans la capitale.