La Prospérité: «La Cour Constitutionnelle a tranché, Joseph Kabila conserve son fauteuil!»

Des membres de la cour constitutionnelle le 4/04/2015 à Kinshasa lors de la prestation de serment devant le Président Joseph Kabila. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Revue de presse du 12 mai 2016. Après l’affaire Katumbi, l'attention des journaux parus ce jeudi à Kinshasa est tournée vers la Cour constitutionnelle qui a rendu l'arrêt en interprétation de l’article 70 de la constitution relatif au mandat du chef de l’Etat. La Prospérité titre: «La Cour constitutionnelle a tranché, Joseph Kabila conserve son fauteuil».

Le quotidien indique que l’arrêt de la Haute cour permet aux animateurs des institutions actuelles de rester en place aussi longtemps que des élections ne seront pas organisées. Avec cet arrêt, le tabloïd est d’avis que la primauté de l’article 70 de la constitution est, enfin,  consacrée, en conséquence les idées  du vide juridique et, même, de l’intérim, maintes fois évoquées par les opposants,  sont  carrément  balayées.

Le verdict ainsi rendu par la plus Haute juridiction du pays en matière d’interprétation des lois et des dispositions de la Constitution, met une croix sur l’arbitraire et ouvre, par conséquent,  la voie de la légalité qui s’impose à tous jusqu’aux prochaines élections en RDC, rapporte La Prospérité.

La question intéresse également Le Phare. «En l’absence d’élections en 2016: la Cour constitutionnelle impose Joseph Kabila », titre le journal à la une. Le tabloïd indique que par cet arrêt, la Haute cour a voulu respecter le principe de la continuité de l’Etat et éviter le vide au sommet de l’Etat.

Le quotidien comprend en d’autres termes que si l’élection présidentielle n’est pas organisée le 27 novembre 2016, selon le calendrier publié par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Chef de l’Etat actuel, Joseph Kabila, est assuré de rester à son poste au-delà de la fin constitutionnelle de son mandat, prévue le 20 décembre 2016.

Bien plus, poursuit Le Phare, le président de la République en fonction est autorisé «à expédier les affaires courantes», pour une durée indéterminée, jusqu’à l’investiture de son successeur.

Ainsi, soutient le journal, le «glissement» que l’on redoutait tant vient de trouver une couverture «légale» au niveau de la Cour constitutionnelle avec une décision judiciaire qui s’apparente à un «passage en force» de la Majorité présidentielle, qui était en conflit avec plusieurs forces politiques de l’opposition ainsi que plusieurs organisations de la Société civile qui avaient une autre lecture de l’article 70 de la Constitution qui stipule que: «Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. A la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu».

Dans l’entendement de nombreux opposants, d’activistes de la société civile et d’experts du droit constitutionnel, cette disposition ne pouvait être d’application que dans l’hypothèse où l’élection présidentielle est effectivement organisée dans le délai constitutionnel et où le pays se trouve dans une période de «petite transition » en attendant la passation de témoin entre l’ancien et le nouveau Chef de l’Etat, rapporte Le Phare.

Pour ce journal, l’arrêt de la Cour constitutionnelle hypothèque la tenue du dialogue national, du référendum ainsi que du recensement général de la population.
 
Sur un autre sujet, Le Phare revient sur le nouveau face à face prévu vendredi prochain entre le Parquet de Lubumbashi et Moïse Katumbi.

Entendu les 9 et 11 mai, l’ex-gouverneur du Katanga devrait se présenter de nouveau le vendredi 13 mai au Parquet général de Lubumbashi qui l’accuse de recrutement de mercenaires étrangers, dont des sujets américains évalués à 658 par le cabinet du ministre de la Justice et Garde des Sceaux, indique le quotidien. Au virus de ces auditions, Moïse Katumbi se fait accompagner de plusieurs milliers de sympathisants et compagnons politiques venus de Kinshasa, notamment Jean-Claude Vuemba (MPCR), Christophe Lutundula (MSDD), Franck Diongo (MLP), José Endundo (PDC), Dany Banza (ACO) et autres.

Le Phare note également qu’à l’arrivée, mercredi, de la foule dans le périmètre du Parquet général de Lubumbashi, la police a lancé des gaz lacrymogènes qui ont semé un grand désordre et quelques blessés y ont été enregistrés parmi lesquels de paisibles citoyens venus attendre la suite du dossier judiciaire de Moïse Katumbi.

Sur cette question, l’Avenir titre: «Dossier mercenaires, les preuves du Parquet font trembler les pro-Katumbi». Le quotidien note que les choses se précisent à Lubumbashi, où se déroule l’enquête sur l’entrée présumée des mercenaires américains sur le sol congolais.

Le tabloïd souligne qu’à force de nier même les évidences, Moïse Katumbi confirme la nature criminelle de ses hôtes de marque en RDC et ces indiscrétions font baisser de l’audace dans le chef de ceux-là qui croyaient encore dans Moïse Katumbi pour porter haut l’étendard de la RDC.

Nul n’ignore qu’après l’arrestation de l’ex-militaire américain Lewis Darryl, le candidat déclaré à la prochaine présidentielle était sorti de sa réserve en déclarant qu’il n’était pas interdit à quiconque de s’offrir d’une garde fut-elle étrangère, indique l’Avenir.