Le Phare: «Katumbi neutralisé : inculpé pour atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat»

Moïse Katumbi, gouverneur du Katanga.

L’inculpation jeudi de Moise Katumbi par le Procureur Général de la République dans l’ «affaire des mercenaires»  est largement commentée par les journaux parus ce vendredi 20 mai à Kinshasa.   

Dans un communiqué largement relayé par les médias, le cabinet du Procureur Général de la République a confirmé les rumeurs qui circulaient depuis quelques jours autour de la personne de Moïse Katumbi, à savoir son inculpation formelle pour atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, rapporte Le Phare. Un mandat d’arrêt provisoire a été émis à son endroit.

A en croire le quotidien, l’intéressé aurait dû déjà se trouver sous les verrous, dans une prison du pays, à titre préventif, en attendant l’ouverture de son procès. Mais, la même note du Parquet général de la République signale qu’en raison de son état de santé précaire, il est autorisé à rester sous le contrôle de ses médecins traitants, à Lubumbashi, en prévenu libre, renseigne le quotidien, estimant que dès que ses ennuis de santé auront été évacués, la justice n’hésiterait pas à se saisir de lui.

Le journal rappelle que la troisième audience, programmée le vendredi 13 mai, n’a pu avoir lieu, en raison des échauffourées qui ont éclaté entre la police et des milliers de sympathisants qui accompagnaient le prévenu. «Ce mandat d’arrêt provisoire donne un brutal coup d’arrêt aux mouvements de Moïse Katumbi et à sa liberté de parole. Par conséquent, le candidat déclaré à la présidence de la République ne pourrait plus tenir une quelconque réunion politique dans sa résidence ou en dehors de celle-ci», commente Le Phare.

Les incidents de vendredi 13 mai dernier survenus lors de la troisième audition du prévenu auraient pesé notamment dans la décision du Parquet, croit savoir Forum des As. De l’avis du quotidien, les foules qui accompagnaient Moïse Katumbi n’ont pas du tout contribué à favoriser un climat propice au bon déroulement de l’instruction et donc pas non plus à établir un climat de confiance entre le prévenu et les juges.

D’ailleurs, révèle le quotidien, les avocats de l’ancien gouverneur auraient présenté des excuses au Parquet à la suite de ces incidents. Le quotidien rapporte par ailleurs que des observateurs attendent voir se dérouler un procès équitable où les droits de la défense seront garantis.

Pour sa part, L’Avenir fait remarquer que le fait que le Parquet ait décidé de mettre Moise Katumbi en état d’arrestation durant l’instruction de son dossier n’est pas du tout une invention congolaise. C’est comme cela que ça se passe dans tous les pays civilisés,estime le quotidien. Le quotidien souligne que le « désormais prévenu » Moïse Katumbi devra maintenant non seulement bien s’expliquer pour convaincre, mais aussi dire aux Congolais où sont partis les autres nuisibles mercenaires américains qui, selon le journal, courraient encore les rues de Lubumbashi.

Sera-t-il assigné à résidence? Va-t-on le garder à vue ? Un transfèrement de l’inculpé à Kinshasa est-il possible ? s’interroge de son côté La Prospérité qui fait remarquer que l’émission du mandat d’arrêt contre Katumbi tombe le jour même où la CPI a promis de fixer la peine à purger par Jean-Pierre Bemba,  reconnu coupable des crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Centrafrique.

Le journal soutient par ailleurs que le sort du candidat du G7 et de l’Alternance pour le République était déjà scellé depuis que leministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, l’avait accusé d’avoir recruté par centaines, des mercenaires américains et sud-africains le 4 mai dernier. Personne, parmi ses anciens collègues de la Majorité Présidentielle, ne lui accorde la moindre chance de s’en sortir, peut-on lire dans les colonnes du quotidien.