La prospérité: «Blocage du dialogue: Kodjo accuse l’UDPS»

 

Le facilitateur de l'Union Africaine pour le dialogue politique en République Démocratique du Congo, Edem Kodjo lors d’une conférence de presse à Kinshasa, le 11/04/2016. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Revue de presse du lundi 23 mai 2016
 
Les journaux de Kinshasa reviennent sur les difficultés auxquelles fait face le facilitateur du dialogue politique, Edem Kodjo et le mécontentement de certaines parties qui devraient prendre part à ce forum. Les tabloïds reviennent aussi sur la douzième tribune de presse du premier ministre Adolphe Muzito sur la crise politique et sociale que traverse la RDC et les solutions envisagées.
 
Par trois fois, Etienne Tshisekedi a promis de transmettre au Facilitateur du dialogue les 12 noms de ses délégués au comité préparatoire du dialogue sans tenir parole, rapporte La Prospérité. A bout de nerfs, indique le journal, Edem Kodjo aurait menacé de rendre le tablier si les acteurs politiques rd-congolais ne lui facilitent pas la tâche.
 
Le quotidien rappelle qu’en fin de semaine dernière, à Bruxelles, Etienne Tshisekedi a convoqué ses deux légats auprès de Kodjo, son fils Félix Tshilombo et Bruno Tshibala, pour une ultime consultation. Après que l’UDPS a exigé et obtenu la paternité de la liste de l’Opposition au Dialogue, le cap est placé sur les nouvelles exigences comme la mise sur pied d’un Panel de Facilitateurs, revèle le tabloïd.
 
La Prospérité précise que les initiatives de blocage ou de verrouillage ne viennent pas que de l’UDPS. Au cours de son dernier point de presse, vendredi 20 mai, rapporte le journal, le Facilitateur du Dialogue n’a pas apprécié l’initiative de la Majorité Présidentielle tendant à obtenir de la Cour Constitutionnelle la prolongation de mandat des animateurs actuels des institutions du pays. 
 
« Dialogue politique: Edem Kodjo accuse l’UDPS de trainer le pas », titre pour sa part L’Avenir. Le quotidien qui reprend certains propos du facilitateur estime  que l’équilibre du dialogue serait en péril si, à la table de discussions, la sensibilité présidentielle et la société civile étaient au complet, alors que l’opposition se présentait avec des vides dans ses rangs.
 
«Etienne Tshisekedi avait, de nouveau, promis cette liste pour le 10 mai, après ma deuxième visite à Bruxelles en mai. Mais on est le 20 mai et toujours rien», s’est plaint le facilitateur dont l’inquiétude est relayée par le tabloïd.
 
Le journal relaie aussi les frustrations de certains partis politiques de l’opposition, qui accusent Edem Kodjo d’accorder plus d’importance à l’UDPS. Le journal évoque le cas du chef de file de l’opposition citoyenne, Justin Bitakwira qui a promis d’être « un caillou dans les chaussures d’Edem Kodjo » avant de conclure « Edem Kodjo n’a pas à nous mêler dans le parti auquel nous n’appartenons pas».
 
Justin Bitakira, rapporte La Prospérité, a demandé au Facilitateur de plier bagage  et de quitter rapidement le sol sacré de la  République Démocratique du Congo. Aussi, pense-t-il, si la majorité que dirige le Président de la République se rend au dialogue confectionné par Edem Kodjo, ce  serait  une trahison, indique le quotidien.
 
Le Phare évoque, dans un autre registre, de sanctions imminentes de l’Union Européenne qui cibleraient des autorités politiques congolaise qui bloquent le processus électoral et restreignent l’espace des libertés publiques. Le tabloïd qui cite le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders et d’autres sources anonymes, renseigne qu’au cours d’une réunion lundi 23 mai, les ministres des Affaires étrangères de l’Union Européenne vont examiner une batterie de sanctions à appliquer incessamment contre des radicaux tenant le pouvoir d’Etat en République Démocratique du Congo.
 
«Cette option serait liée au blocage, estimé volontaire, du processus électoral mais aussi au climat politique malsain marqué par les restrictions des libertés d’opinion, de réunion et de manifestation, des arrestations arbitraires d’opposants et d’activistes de la Société civile, ainsi que les répressions
systématiques, par les forces de l’ordre des manifestations pacifiques de l’Opposition », explique le journal.
 
Forum des As consacre sa une à la douzième tribune d’Adolphe Muzito, député national et Premier ministre honoraire, ayant pour titre : « RDC : les trois crises ». Dans la perspective du Dialogue, l’élu de Kikwit relève trois crises qui affectent la RDC : politique, économique et sociale. Il indique qu’à chaque fois qu’un forum est organisé en RDC, on ne met en exergue que les solutions politiques et on laisse dans les oubliettes les aspects sociaux et économiques. Les trois crises s’alimentent mutuellement, fait-il remarquer dans les colonnes du journal.
 
«D’aucuns pensent que le règlement de ces trois crises devrait s’organiser progressivement et s’étaler dans le temps, en commençant par la crise politique qui, une fois réglée, permettra de passer à la suite. Nous sommes d’un avis contraire, car le temps que risque de prendre la gestion de la crise politique jusqu’à son règlement verra s’aggraver les deux autres et les voir prendre une plus grande ampleur. C’est pourquoi, nous pensons plutôt à une approche globale pour le traitement de ces trois crises », conseille Adolphe Muzito.