Football : le mandat d’arrêt contre Constant Omari en voie d’être retiré

Constant Omari, président de la Fecofa, à Kinshasa en avril 2010.

Les mandats d’arrêts émis par la justice du Benin contre les émissaires de la Confédération africaine de football (CAF) et de la Fédération internationale de football association (Fifa) sont en voie d’être annulés. Le Congolais Constant Omari est visé par ces mandats. Dans une interview exclusive accordée mercredi 13 juillet à Radio Okapi depuis la Suisse, il indique que M. Joseph Djogbènou, ministre béninois de la Justice et Garde des sceaux a intimé l’ordre au procureur d’annuler tous ces mandats d’arrêt.

« Nous avons appris que le ministre de la Justice, choqué par le comportement de ce magistrat [le juge béninois Issoudine Ibrahim qui a émis ces mandats] a intimé l’ordre au procureur d’obtenir la surséance de ce mandat, ce qui a été fait. Maintenant, ils sont dans la procédure de retrait de tous ces mandats », affirme Constant Omari, membre du comité exécutif de la Fifa et de la CAF.

le juge béninois Issoudine Ibrahim a délivré des mandats d’arrêt contre tous les membres du bureau de la Fédération béninoise de football élus le 10 juin dernier après une crise, tous les membres du comité de normalisation et deux mandats d’arrêt internationaux contre les observateurs de la FIFA  et de la Caf qui ont supervisé le scrutin, à savoir le Congolais Constant Omari et l’Ivoirien Sidy Diallo.

Toutes ces personnes sont poursuivies pour violation des textes, faux et usage de faux et refus de collaborer avec la justice béninoise. Au Bénin, les faits reprochés à ces individus sont passibles de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 365 euros minimum.

Selon Constant Omari, la Fifa a aussi demandé, dans une lettre de mercredi 13 juillet, l’annulation des mandats d’arrêt émis par la justice béninoise.

« La Fifa a envoyé une lettre, en leur donnant 72 heures pour retirer tous leurs actes à la justice, auquel cas, dépassé 72 heures, leurs cas seront de nouveau soumis au comité d’urgence. Pour ceux qui connaissent les us et coutumes de la Fifa, leur sanction sera encore plus grave », explique le président de la Fédération congolaise de football association (Fecofa).

« Je voyage l’esprit tranquille »

Constant Omari précise qu’il voyage l’esprit tranquille et qu’il n’est pas inquiété par ce dossier.

« La preuve c’est que je suis à Zurich. J’ai assisté à la réunion de la commission de développement de la Fifa dont je suis vice-président. Quand ils ont lancé leur mandat, j’étais à Paris. Demain je repars pour Paris et j’irai en Turquie pour assister à un match de gala organisé par Samuel Eto’o », relate-t-il.

Revenant sur sa présence à Cotonou, Constant Omari note qu’il y était « en tant qu’observateur de la Fifa» et qu’à ce titre, il n’avait pas à prendre des décisions.

« Pour mémoire, un observateur n’a pas de décisions à prendre. Il observe, il ne dirige pas. Il n’est pas partie prenante dans le déroulé de l’assemblée générale et n’est pas membre d’une assemblée générale. On peut lui demander d’interpréter les textes de la Fifa mais il ne peut pas participer au débat », poursuit-il.

Constant Omari rappelle…

Le président de la Fecofa et son collègue ivoirien Sidy Diallo, ont assisté le 10 juin dernier à l’assemblée générale de la Fédération béninoise de football, tenue à Cotonou. Ils ont été délégués respectivement comme membre du comité exécutif de la Fifa et de la CAF. D’autres personnalités y avaient aussi pris part.

« Pour ceux qui ont suivi l’épopée de cette fédération, il y a eu une décision de la Fifa de suspendre le Bénin de toutes les compétitions internationales suite à une immixtion du même juge. Il avait pris un acte interdisant à la fédération béninoise l’organisation d’une assemblée générale », rappelle-t-il.

Le président de la Fecofa explique que le juge béninois Issoudine Ibrahim a pris cette décision « suite à ses amitiés avec quelques membres de la fédération qui n’étaient pas en odeur de sainteté avec ceux qui étaient sur la liste commune à être élus ».

Constant Omari revient sur la décision prise par Fifa lorsqu’elle avait suspendu la fédération béninoise de toutes compétitions internationales :

« La suspension était assortie d’une condition : organiser les élections, faire un audit qui devrait être envoyé à la Fifa parce que les frondeurs qui avaient géré la fédération n’avaient pas pu justifier les fonds que la Fifa avait mis à leur disposition. Il y a eu plusieurs démarches et suite à la pression de la rue et du gouvernement, le juge habilité de la Fifa a dû prendre un acte de rétractation et le 10 juin, les élections devraient être organisées au Bénin. L’assemblée générale a eu lieu. C’était une élection par liste et il n’y avait qu’une seule liste ».

Et Constant Omari de poursuivre :

« Mais pendant que nous étions dans la salle, les frondeurs sont partis voir le même juge pour obtenir un nouvel acte pour suspendre l’assemblée qui se tenait. Mécontents de n’avoir pas réussi à bloquer cette assemblée générale, les frondeurs sont partis voir leur ami magistrat et ils ont estimé qu’il fallait lancer un mandat d’arrêt international contre tous ceux qui avaient assisté à cette assemblée générale, y compris des observateurs de la Fifa et de la CAF ».

Lire aussi sur radiookapi.net: