Kinshasa appelle les compagnies minières à relancer leur production

Modeste Bahati Lukwebo, ministre congolais de l’Economie, le 12/03/2014 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Alors que le cours des minerais a remonté sur les marchés mondiaux, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a appelé lundi les compagnies minières à reprendre leur production, réduite ces derniers mois par manque de rentabilité.

Selon la Chambre des mines (patronat), la production de cuivre a chuté de 11,6% sur un an au premier trimestre, celle de cobalt de 16,3%, et plusieurs entreprises ont arrêté leur production au Katanga, certaines temporairement, d'autres définitivement.

En juin, les estimations de la Chambre des mines indiquaient que les entreprises minières avaient supprimé 3.000 emplois et leurs sous-traitants plus de 10.000.

Le gouvernement lance « un appel à tous les opérateurs du secteur minier pour qu'ils reprennent le travail. Il n'y a pas de raison pour qu'ils continuent à suspendre la production et les exportations d'autant plus qu'au niveau où est coté aujourd'hui le cuivre, à 4.918 dollars, il y a moyen de faire des bonnes affaires », a déclaré le ministre congolais de l'Economie Modeste Bahati.

La plupart des opérateurs miniers « ont déjà récupéré le capital investi, ils ne sont plus pressés pour produire », a regretté M. Bahati.

« Or nous, nous avons besoin de la production, nous avons besoin des revenus, nous avons besoin de sauvegarder les emplois », a-t-il ajouté à la télévision publique, lors du compte rendu d'une réunion ministérielle en présence du Premier ministre congolais.

« Il n'y a jamais eu de cessation d'activités » dans le secteur minier congolais, certains opérateurs « ont peut-être réduit » leurs activités compte tenu de la situation économique mondiale, a précisé à l'AFP une source au ministère des Mines.

Cinquième producteur mondial de cuivre et premier de cobalt (chiffres 2014), la RDC a enregistré une forte croissance économique de 2010 à 2014, tirée par l'extraction minière.

En 2015, la croissance a nettement fléchi sous le coup de la baisse des cours des matières premières entraînée par le ralentissement économique de la Chine.

Lundi le gouvernement a revu, une nouvelle fois à la baisse, le taux de croissance du PIB de 6,6 à 5,3% pour l'année 2016.

(AFP)

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