La société civile redoute l'escalade des violences intercommunautaires à Rutshuru

Territoire de Rutshuru au Nord-Kivu en République Démocratique du Congo

La Nouvelle société civile du Congo (SNCC) au Nord-Kivu craint l’escalade des violences entre communautés ethniques dans la localité de Kibirizi. Johnson Ishara, le porte-parole de cette structure a exprimé ses inquiétudes mardi 19 juillet à Radio Okapi.

Selon lui, une des  communautés ethniques locales de Kibirizi, une localité de Rutshuru située à environ 150 kilomètre au  nord-ouest de Goma dans la chefferie Bwito, se préparerait à mener des actions de représailles contre une autre communauté à titre de vengeance.

Dans la nuit du lundi à mardi dernier, sept personnes d’une des communautés en conflit dans la région ont été tuées et cinq autres blessées dans une incursion des hommes armés que certaines communautés attribuent aux rebelles des FDLR coalisés avec les Maï-Maï Nyatura.

Pris de colère, les membres de la communauté victime de cette attaque ont incendié dans la journée de mardi 19 juillet sept maisons de la communauté soupçonnée de complicité avec les FDLR.

Le porte-parole de la NSCC au Nord-Kivu estime qu’il y a possibilité d’éviter l’explosion de la violence qui se dessine sur le terrain en renforçant la présence des FARDC dans la région :

« La localité de Kibirizi a environ vingt mille habitants. Mais, [elle est] sécurisée au maximum par 30 à 40 militaires. Nous pensons que si, on renforce l’effectif des militaires sur cette partie, et là nous parlons du Groupement de Bwito en général, parce que, dernièrement on a constaté aussi des cas de kidnappings. Il y a des familles qui continuent à payer la rançon tout simplement parce qu’il n’y a pas cette réponse de nos forces de sécurité

Johnson Ishara appelle également les leaders des communautés en conflit à œuvrer pour la paix. « Il y a ces leaders, pour leurs intérêts, qui continuent à communiquer très mal et qui font révéler à leur base que, cohabiter avec une personne qui n’est pas de votre tribu c’est un problème. C’est là où nous demandons aux leaders communautaires, surtout, originaires du territoire de Rutshuru, de pouvoir se mettre en face et se dire des vérités », conseille-t-il.

Par crainte de représailles, certains membres de la communauté Hutue ont trouvé, depuis mardi dans la soirée, refuge à la base des FARDC à Kibirizi.

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