RDC : l’Union des Républicains dénonce l'enlèvement de son président national

Immeuble en construction au centre-ville de Kinshasa, le 10/08/2015. Radio Okapi/Ph. John Bompengo
 

M. Norbert Luyeye, le président national de l'Union des Républicains, a été enlevé, dimanche 7 août à Kinshasa avec quelques membres de ce parti politique de l’opposition. Ils ont été amenés vers une destination inconnue, a indiqué Gabriel Mundadi, le porte-parole de ce parti.

Selon lui, des éléments armés et en tenue militaire ont pénétré dans la résidence du Norbert Luyeye, située dans la commune de N’djili et ont perquisitionné son domicile et celui de son voisin. Ces hommes auraient emporté 1 500 USD et trois téléphones portables de la femme de son voisin.
 
«On a vu deux véhicules de marque Toyota de couleur blanche remplis de militaires habillés en tenue tachetée. Ils sont entrés dans la résidence du président national. Ils étaient au nombre de 10. Ils ont pris le président, arme au cou, ils l’ont menotté et sont entrés dans la chambre à coucher, ils ont pris 1500 USD», raconte Gabriel Mundadi.

D'après lui, Norbert Luyeye a été enlevé à cause des « ses opinions politiques ». La veille, le président de l’Union des Républicains avait publié une déclaration politique contre le dialogue.

Dans ce document, l’Union des Républicains estime « qu’il n’y aura ni élections en 2016, ni dialogue issu de l’Accord-cadre, ni dialogue national de Monsieur Joseph Kabila. D’où ce parti invite le peuple congolais à focaliser son esprit sur les délais constitutionnels » et appelle la population congolaise à « savoir que la date du 6 septembre 2016 marque non seulement la fin de mandat de Monsieur Kabila mais aussi de toutes les institutions en place ».

Pour le porte-parole du parti de Norbert Luyeye, cette déclaration ne devrait pas conduire à son enlèvement, étant donné que la constitution reconnaît en son article 23 à chaque individu de s’exprimer librement.

« La constitution reconnaît à tout le monde le droit de s’exprimer et d’émettre un avis contraire. Il a dit ce qui se passe sur le terrain », a estimé Gabriel Mundadi.

De son côté, le porte-parole de la police, le colonel Mwanamputu, a promis de se renseigner, avant de faire une déclaration à propos de cette affaire.