Les Kinois divisés sur l’apport des « maitres volontaires » dans la traque des Kuluna

Présentation des gangsters« Kulunas » par la PNC le 02/12/2013 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Les avis des Kinois divergent sur l’apport des « maitres volontaires » dans la lutte contre le banditisme urbain à Kinshasa, appelé Kuluna. S’exprimant mercredi 7 septembre à Radio Okapi, certains habitants pensent que ces jeunes gens aident la police en traquant des délinquants et réduit le taux de criminalité. D’autres par contre ne soutiennent pas cette idée et estiment que ces jeunes se livrent eux aussi à des tracasseries sur la population.

Des « maitres volontaires » sont des jeunes sportifs qui se sont organisés pour appuyer la police nationale dans la traque des bandits et autres malfrats qui créent l’insécurité dans la ville de Kinshasa. Ils se font aussi appelés « anti-kuluna ».

Dans plusieurs communes de Kinshasa, où des cas de banditisme urbain sont fréquents, la population dit soutenir cette pratique.

« Moi je suis favorable à cette organisation. Depuis qu’ils [maitres volontaires] sont là, on a de moins en moins des cas d’insécurité ici. On doit les appuyer par le gouvernement. Les anti-kuluna eux n’exigent pas de l’argent pour la course. Ils sont volontaires et réactifs contrairement aux policiers qui exigent de l’argent pour la course avant d’intervenir », argumente un habitant de Masina.

Un avis qui n’est pas appuyé par d’autres habitants de Kinshasa qui les accuse également d’abus.

« A l’absence des policiers, ils deviennent eux-mêmes des Kuluna. La plupart d’ailleurs ont été des anciens Kuluna. Quand tu te retrouves seul, surtout dans la nuit en face d’eux, ils vous agressent », déplore un jeune d’une commune de la Tshangu.

Pour la police nationale, ces « maitres volontaires » opèrent en dehors du cadre légal définit par l’état congolais en matière de la collaboration entre la police et la population.

« Identifier un groupe des gens pour faire le travail de la police, c’est en dehors de la police de proximité. C’est une histoire qui prend forme mais que nous devons décourager. Il peut y avoir des abus. Mais sur le plan de la loi, ils ne sont pas autorisés à le faire », a soutenu le porte-parole de la police, le colonel Mwana Mputu.

Selon lui, ces jeunes devraient se limiter à fournir des renseignements à la police afin qu’elle soit efficace contre ce phénomène au lieu de s’arroger les prérogatives des forces de l’ordre en procédant eux-mêmes aux interpellations.

Le porte-parole de la police précise cependant qu’en cas des flagrances, les témoins des faits infractionnels ont le devoir d’interpeller les coupables avant l’arrivée de la police.  

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