Le Phare: «Kinshasa-Washington : dangereuse escalade»

Revue de presse du vendredi 30 septembre
 
La réaction du gouvernement congolais aux sanctions américaines visant les officiers supérieurs de l’armée et de la police alimente les colonnes des journaux parus ce vendredi 30 septembre à Kinshasa.
 
Le Phare note que les relations entre Kinshasa et Washington se trouvent dans une grande zone de turbulence suite à la position clairement affichée par le gouvernement américain exigeant une «passation civilisée de pouvoir» entre le  président Joseph Kabila, et son successeur à désigner dans les urnes.

Les autorités congolaises déplorent ce qu’elles considèrent comme l’ingérence des Etats-Unis, indique le journal. Aux  sanctions ciblées contre des responsables civils et militaires congolais fichés
comme principaux obstacles au processus électoral et commanditaires d’actes d’atteintes aux libertés publiques, fait remarquer le tabloïd, le gouvernement congolais rappelle à l’administration américaine que le grand Congo n’est pas un «protectorat» d’une quelconque puissance étrangère.
 
Face à ce bras de fer, les gouvernants congolais auraient intérêt à analyser froidement les exigences de leurs partenaires et d’adopter une attitude conséquente, la RDC ne peut se permettre de s’enliser dans l’isolement  diplomatique, pour des raisons à la fois économiques, financières et surtout sécuritaires, conseille Le Phare.
 
Forum des As reprend le communiqué du gouvernement qui condamne les sanctions américaines contre les généraux Gabriel Amisi et John Numbi. Le journal rapporte que le Gouvernement s’interroge sur la logique et les motivations des autorités américaines, d’autant qu’aucune plainte dans l’ordre judiciaire interne n’a été articulée à l’endroit de l’un ou de l’autre de ces officiers.
 
Le Gouvernement congolais estime que ce schéma entre dans le droit fil de celui qui a provoqué le chaos en Libye comme au Soudan du sud, rapporte le quotidien.
 
Le gouvernement invite le peuple congolais à se souder, au-delà de divergences partisanes,  pour plus de réflexion et de prospective afin de comprendre où se situent réellement  ses intérêts nationaux, commente La Prospérité sur le même chapitre.
 
«Les USA prônent le chaos, les Congolais appelés à se souder pour faire face à cette menace», titre pour sa part L’Avenir.
Les Congolais, qu’ils soient de la Majorité Présidentielle ou de l’Opposition doivent comprendre qu'à travers ces sanctions à répétition des autorités américaines leur pays est en danger et il ne peut s’en sortir que lorsque tout le monde aura pris conscience, interpelle le quotidien. Le tabloïd invite les compatriotes à faire un choix entre la protection de ce qui est chère, à savoir la Nation et certains intérêts privés ou les calculs politiciens.
 
Dans un autre cadre, Le Potentiel évoque les craintes du gouvernement français par rapport au risque d’une guerre civile en RDC et titre : «Paris, Washington et Bruxelles lancent un SOS : la guerre civile aux portes de la RDC».
 
Le journal fait remarquer que les grandes capitales occidentales craignent que la RDC ne bascule dans un cycle d’horreur, une guerre civile de grande ampleur. Le quotidien s’appuie sur la déclaration du ministre français des Affaires étrangères, Jean Marc Ayrault, qui fait déjà état d’un spectre de «guerre civile» en RDC, où la situation est très dangereuse et extrêmement préoccupante.
 
Le tabloïd note que ce scenario d’apocalypse qui ne va pas en faveur aussi bien de la MP que de l’Opposition peut être évité si tout le monde parvenait à mettre en avant les seuls intérêts de la RDC et de son avenir qui s’assombrit au jour le jour. Et le dialogue voulu inclusif et qui reprend ce vendredi 30 septembre, peut être une des solutions pour éviter ce drame.
 
L’Avenir indique que la suspension des travaux avait pour but de permettre à chaque composante d’apporter ses amendements au projet d’accord politique qui devra être signé à la fin des travaux de ce forum politique national.
 
La Prospérité fait remarquer que les travaux du dialogue reprennent avec une société civile dépeuplée. Le journal révèle que l’Église catholique et d’autres organisations de cette composante ne comptent pas se joindre, ce vendredi, à la table de discussions, du dialogue qui devrait pousser les acteurs politiques et ceux de la société civile à trouver un consensus autour de l’organisation des élections.
 
A propos de ces élections, Africa News rapporte que selon Norbert Basengezi, vice-président de la CENI, la présidentielle aura lieu en 2018 au plus tôt. La Commission électorale n’a pas convoqué les élections en 2016 parce que le nombre d’électeurs n’est pas connu, a déclaré jeudi 29 septembre à Pretoria Norbert Basengezi. Il a ensuite relevé le fait selon lequel la Commission électorale mettra à jour la liste des électeurs en juillet 2017, note Africa News.