RDC: RSF et JED dénoncent le brouillage de Radio Okapi et RFI

Reporters sans frontières (RSF) et Journaliste en danger (JED) dénoncent  le brouillage de Radio Okapi et de RFI « dans un contexte politique et social des plus tendus ».

« Dès le 4 novembre, en l’espace d’un week-end, les deux médias les plus suivis de la RDC, la radio française RFI, et la radio onusienne, Radio Okapi, ont vu leurs signaux d’émission brouillés, sans aucune explication préalable », indiquent les deux organisations dans un communiqué publié lundi 7 novembre.

« Cette interruption des signaux des deux radios les plus écoutées du pays est très inquiétante », déclare Clea Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières.

Interrogé sur cette coupure, notent RSF et JED, le ministre des médias, Lambert Mendé, a déclaré que RFI était devenue la caisse de résonance et l’attaché de presse des organisateurs du meeting de l’opposition.

Concernant la coupure de Radio Okapi, il a balayé la question, renvoyant la responsabilité au ministre des Affaires étrangères, au prétexte que la radio dépend de la mission des Nations unies.

« Les déclarations du ministre Lambert Mendé montrent que les autorités ne nient pas être à l'origine de ce brouillage. Dans le contexte politique fragile de la RDC, ce type de censure peut profondément affecter l'ordre social, en plus d'enfreindre les droits des citoyens congolais. Nous demandons aux autorités du pays de rétablir le signal des deux radios le plus rapidement possible et de cesser ces atteintes à la liberté de l'information dans le pays », indique Clea Kahn-Sriber.

« Pas acceptable »

La coupure du signal de la radio française RFI à Kinshasa depuis samedi « n'est pas acceptable », a estimé, pour sa part, la secrétaire générale de la Francophonie Michaëlle Jean, dans un entretien à l'AFP lundi à New York.

Elle a demandé au gouvernement congolais de revenir sur cette mesure « au nom de la liberté d'expression et de presse ».

« Quand on installe une espèce de silence forcé, ce n'est pas acceptable », a-t-elle relevé, soulignant que cela « envoie un mauvais signal ».

Dans le climat politique tendu en République démocratique du Congo, il faut « arriver à un consensus national », a expliqué Mme Jean. Or « ce n'est pas en brouillant les ondes de certaines radios qu'on peut arriver à s'assurer d'un climat apaisé ».

De leur côté, les Etats-Unis disent être « gravement préoccupés par le brouillage apparent » des signaux de Radio France Internationale et de Radio Okapi.

« Les efforts du gouvernement congolais visant à empêcher des membres de la société civile et des partis de l’opposition de tenir des réunions publiques ou d’organiser des manifestations pacifiques dans des lieux publics, et la violation de la liberté de presse par le gouvernement ainsi que le fait de priver la population congolaise de l’accès à l’information sont incompatibles avec les principes démocratiques », fait savoir un communiqué de l’ambassade des Etats-Unis en RDC.

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