Nord-Kivu: inhumation des victimes de massacre de Luhanga

Toutes les victimes du massacre de Luhanga, dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu), ont été mises en terre lundi 28 novembre. Il s’agit de 29 personnes tuées, soit 3 hommes, 15 femmes et 11 enfants. La cérémonie d’inhumation a eu lieu en présence d’une délégation mixte composée de délégués du gouvernement provincial et de la MONUSCO.

La cérémonie a été marquée notamment par la prière faite par un déplacé pour le repos des âmes des victimes. Devant lui, 27 cercueils et deux corps étendus au sol en attendant la confection des cercueils.

Visages serrés, ces déplacés n’avaient plus de larmes. C’est plutôt un sentiment d’impuissance doublée d’une grande colère qui les animait. L’un d’eux a lancé un SOS aux autorités:

«Tous les jours ils viennent présenter des condoléances. On nous tue et le gouvernement vient seulement avec sa compassion. Maintenant, nous demandons au gouvernement de nous relocaliser; si nous ne sommes pas des Congolais, comme les gens disent que nous sommes des Rwandais, qu’on nous ramène au Rwanda plutôt que de nous exterminer ici.»

Le ministre provincial de la Santé, Martial Kambumbu, qui a représenté l’autorité provinciale a déploré la mort de ces innocents. Il a promis que le gouvernement ferait tout pour que cela ne se reproduise plus.

Martial Kambumbu a ainsi invité les jeunes à se désolidariser de groupes armés:

«Nous n’allons pas permettre que des actes comme ceux-ci se répètent ici. Nous demandons à tous les jeunes, qui sont dans les groupes armés, de se désolidariser. Parce que c’est très triste, nous ne devrions plus encore pleurer. Nous sommes tous Congolais; personne n’obligera l’autre de partir. Nous avons tous le droit de vivre au Congo de la même façon.»  

Le bilan définitif de cette attaque est de 30 morts : 15 femmes, 11 enfants et 3 hommes. La dernière victime est un combattant Maï-Maï du groupe Mazembe. Tous les ménages déplacés du camp de Luhanga ont trouvé refuge à Kasengi, près de la base de la MONUSCO, à deux kilomètres de Luhanga.

Lire aussi sur radiookapi.net: