Le Phare : «Le pavé de Lubaya. Adieu l’accord de la Saint Sylvestre !»

Revue de presse kinoise de jeudi 2 février 2017.
 
La mise en œuvre de l’accord du 31 décembre piétine. La Majorité présidentielle et le Rassemblement se rejettent de responsabilité du blocage. Quelle est la suite réservée à cet accord ? À quel niveau se situe le blocage ? Ces deux questions font la une des journaux parus jeudi 2 février à Kinshasa.
 
Le Phare répond en se basant sur l’analyse du député national Claudel-André Lubaya et titre : « Adieu l’accord de la Saint Sylvestre »

Visiblement ulcéré comme des millions de Congolaises et Congolais qui avaient placé tous leurs espoirs dans le deal politique du 31 décembre
2016 entre la Majorité présidentielle et le Rassemblement pour sortir la République démocratique du Congo de la crise politique provoquée par la non tenue des élections dans le délai, Claudel André Lubaya tire la sonnette d’alarme, indique le journal.
 
Dans sa tribune publiée dans les colonnes du quotidien Le Phare, l’élu de Kananga affirme que la MP est résolument déterminée à bloquer par tous les moyens, la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016.
 
« Elle [la MP] n’y croit pas. Les signes palpables sont là. Et c’est fort de ces indices sérieux que je me fais le devoir de soulever ce débat que je veux sans passion. A mon humble avis, le Rassemblement gagnerait en repensant la lutte au lieu de continuer à rêver de la mise en œuvre d’un accord à ce jour hypothétique », écrit Lubaya dans les colonnes du Phare.
 
Pour le président de l’UDA, la famille politique de Joseph Kabila a déjà mis une croix sur l’Accord du 31 décembre 2016.
 
Africa News souligne que soixante jours (janvier et février consommés) se sont écoulés sans qu’aucune clause importante dudit accord ne soit mise en œuvre, déplore Lubaya. Comble de tout, regrette le président de l’UDA originelle, la nomination du Premier ministre peine à se réaliser et suscite un débat dans tous les sens, à la grande satisfaction des stratèges de la MP qui ont décidé de rouler le Rassemblement dans la farine en faisant une lecture à contre sens de la disposition relative à ce sujet, ajoute Africa News.
 
Le blocage, selon la CENCO, proviendrait du Rassemblement, selon Actualité.cd qui cite Mgr Ambongo qui affirme : «La question du leadership au sein du Rassemblement apparaît comme un point essentiel de blocage».

Dans une interview exclusive que le vice-président de la CENCO a accordée à ce média en ligne, déclare que « tant que le Rassemblement ne s’est pas encore donné un leadership, c’est très difficile pour nous d’avancer », allusion aux discussions au sein de cette plate-forme pour désigner le successeur d’Etienne Tshisekedi décédé le 1er février dernier à Bruxelles.
 
Sur la même lancée Forum des As affirme que «L’après Tshisekedi divise». Ce qui divise depuis quelques jours, fait savoir le quotidien c’est premièrement le choix du successeur de feu Etienne Tshisekedi au poste de président du Conseil des sages du Rassemblement. Et deuxièmement, c’est la problématique même de la restructuration de cette plateforme politique de l’opposition. Ainsi au stade actuel des choses, par exemple, personne n’a qualité d’engager cette plateforme auprès du président de la République.
 
«Le Rassemblement prêt à trahir», titre de son côté Le Potentiel.

Entre le compromis de Genval et les espoirs suscités en juin 2016 en Belgique, le Rassemblement a choisi la voie de la trahison. Entre ses composantes, c’est le langage des sourds, sous-tendu par des discours enflammés. Empêtré dans ses contradictions autour d’un hypothétique plan de restructuration, le Rassemblement plante le décor d’un énième glissement, après avoir subtilement concédé à celui du 19 décembre 2016, se désole le journal.
 
Dans ce qui parait être des atermoiements au sein du Rassemblement, La Prospérité rapporte que «Clément Kanku exige la tenue de Genval II». L’opposant qui occupe un portefeuille ministériel dans l’actuel gouvernement estime que la succession du « sphinx de Limete », surnom de Tshisekedi, ne peut se faire qu’à travers un conclave afin de permettre à chaque membre du Conseil des sages du Rassemblement de donner son opinion. D’où, sa préconisation d’un nouveau conclave de refondation, comme ce fut autrefois, avec Tshisekedi, lui-même, de son vivant, à Genval I, fait savoir le journal.
 
« Il est inconcevable que le successeur de Tshisekedi provienne de la dissidence de la Majorité présidentielle (MP). Ceci serait une insulte au combat de plusieurs années de tous ceux qui ont refusé d’aller à la MP  mais aussi, une insulte à la personne de Tshisekedi qui a toujours combattu pour des principes », souligne le quotidien.​