Forum des As : « Les évêques s’effacent, le Raïs s’annonce »

Revue de presse de mercredi 29 mars 2017.
 
L’après-échec de la signature de l’arrangement particulier intéresse la presse parue mercredi 29 mars. La majorité présidentielle (MP) et l’opposition n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur les modalités de mise en œuvre de l’accord du 31 décembre, issu des négociations menées par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
 
En dépit de leur bonne foi, capable de déplacer les montagnes, les évêques se sont dessaisis de ce dossier, constate Forum des As qui titre : « Les évêques s’effacent, le Raïs s’annonce ».

Les évêques ont demandé au président de la République de s’impliquer personnellement pour atterrir avec ce dialogue qui n’en finit pas. Alors que la mission première assignée à ce forum s’avère l’organisation prochaine des élections, vite reléguée à l’arrière-plan au profit des strapontins ministériels.
 
« On explique que la culture du dialogue prônée par le chef de l’Etat Joseph Kabila depuis son accession à la Magistrature suprême en 2001 fera école et restera inscrite dans les annales comme une jurisprudence qui traverse les âges », fait valoir le quotidien.
 
En se présentant comme le dernier rempart pour sauver l’accord du 31 décembre 2016, Joseph Kabila se trouve presqu’à la croisée des chemins, commente Le Potentiel.

Il a devant lui une alternative. Soit, il se cabre sur la position affichée par sa famille politique (la MP) en barrant la route à tout compromis en vue de donner une chance à la mise en de l’accord de la Saint Sylvestre, soit il fait preuve de responsabilité en se plaçant comme le lui recommande la Constitution au-dessus de la mêlée, loin des intérêts partisans et égoïstes de sa famille politique.
 
Le tabloïd reste convaincu que Joseph Kabila qui a pris la casquette de sapeur-pompier est « la clé du déblocage ».
 
«Joseph Kabila reprend l’initiative», se réjouit L’Avenir.

Bien que cette nouvelle réjouisse le journal L’Avenir, il ne s’empêche pas de s’interroger sur l’origine du blocage. Sans passer par le dos de la cuillère, le journal accuse l’opposition politique «divisée en quatre courants antagonistes incapables de ramer dans la même direction».
 
« L’opposition dite signataire de l’accord du 18 octobre visiblement objective est parfois talonnée par le Front pour le respect de la constitution, un appendice du MLC, tous embrouillés par le Rassemblement divisé en plusieurs ailes, dont l’aile dite ‘Bana Mbongo’ ou aile Katumbi qui se complait à tout remettre en cause, même à tenir tête aux princes de l’église catholique qui, au départ prenaient ces activistes du Rassemblement comme des enfants de chœur », lâche le quotidien.
 
L’Avenir dédouane la MP et note qu’elle s’est toujours montrée homogène depuis le début des travaux. Quant à la société civile, bien que bicéphale, semble ramer au gré de vague.
 
Dans son analyse, La Prospérité voit en ces « ratés des discussions directes » de la CENCO, un début des bras de fer entre la MP et l’opposition, en faisant primer le langage de la rue. Déjà, l’UDPS, le parti d’Etienne Tshisekedi dont la dépouille mortelle traîne depuis le 1er février 2017 à Bruxelles annonce une marche de protestation pour le 10 avril prochain.
 
Entre-temps, la tension couve au sein de la  population meurtrie par la crise socio-économique aux élans ravageurs. Tout cela ne trace aucune bonne perspective, craint le quotidien qui s’en remet, comme la CENCO au chef de l’Etat « pour décanter les divergences résiduelles ».
 
Pour Le Phare, « L’UDPS disqualifie Kabila ».

Le secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund a dénié toute légitimité à l’actuel chef de l’Etat dont le mandat avait pris fin depuis le 19 décembre 2016 et a demandé à la Communauté internationale de ne plus le reconnaitre. « Le clou de son message a été l’appel à une grande marche le 10 avril 2017 pour protester contre l’échec des négociations du Centre Interdiocésain », commente le quotidien. Celui qui se considère désormais comme l’héritier politique du « Sphinx de Limete » est monté sur ses grands chevaux pour appeler la population à se prendre en charge pour exiger l’application de l’accord de Saint-Sylvestre, ajoute Le Phare.