Le Phare: « Fête du travail dans un pays des chômeurs»

Revue de presse kinoise du 2 mai 2017. La journée internationale du travail fait la une des journaux parus ce mardi dans la capitale congolaise.

Le Phare titre en manchette: «Le paradoxe du social en RDC: fête du travail dans un pays des chômeurs». Le journal rapporte que des poignées de travailleurs congolais ont battu le pavé lundi 1er mai sur le boulevard Triomphal, à Kinshasa, comme sur les principales artères de quelques villes de l’arrière-pays, à l’occasion de la fête internationale du travail.

Cette année comme les années antérieures, indique le quotidien, l’Intersyndicale nationale a déploré les salaires de misère payés aux agents de l’Etat et à ceux du secteur privé.

Comme c’est le cas depuis 2003, année de l’entrée du pays dans la spirale d’un nouvel ordre institutionnel décidé à Sun City (Afrique du Sud), souligne Le Phare, le ministère du Travail a pris l’engagement, sans convaincre, d’améliorer le social des travailleurs congolais.

«Encore un 1er mai placé sous le signe de la routine», titre de son côté Forum des As. Le quotidien regrette que depuis de nombreuses années, en RDC, la journée internationale du travail s’arrête au rituel, à savoir : le défilé de masses laborieuses, assorti d’un discours comportant les revendications des travailleurs et d’une réplique du ministre ayant le travail dans ses attributions.

Après cet échange de bons procédés, indique le tabloïd, les entreprises convient leurs agents à une beuverie généralisée et le rendez-vous est donné pour le prochain 1er mai.

Le journal constate qu’entre les deux manifestations, aucune ligne ne bouge et aucun début de solution au cahier de charges présenté par les différents syndicats de la masse laborieuse n’est pris. Les fonctionnaires de l’Etat, eux, n’en finissent pas de voir leurs salaires fondre comme neige au soleil de la dépréciation continue du franc congolais face à la devise étrangère.

Comparés à la masse d’inactifs, note Forum des As, les travailleurs ou tous ceux qui sont supposés l’être confirment la réalité statistique selon laquelle, en RDC le chômage est la règle et le travail l’exception.

De son côté, l’Agence congolaise de presse (ACP) signale que le Premier ministre sortant Samy Badibanga a présidé lui-même la cérémonie marquant commémoration de la journée internationale du travail, sur le boulevard Triomphal, dans la commune de Kasa Vubu.

A cette occasion, explique l’agence officielle, le ministre d’Etat sortant en charge du Travail, Emploi et Prévoyance sociale, Lambert Matuku a réaffirmé la volonté du gouvernement de la République de faire de l’amélioration des conditions sociales des travailleurs congolais sa priorité. Ce, en répondant  positivement aux revendications de l’Intersyndicale, coulées dans le cahier des charges remis au gouvernement.

L’examen de toutes ces revendications devra se faire dans le cadre de la tripartite gouvernement-patronat-travailleurs, a promis le ministre au banc employeur, précise l’ACP.

Selon l’agence, le ministre d’Etat Lambert Matuku a, en contrepartie, demandé aux travailleurs de pérenniser l’outil de production en rappelant que tout conflit du monde de travail devra se régler à travers le dialogue social.

Le porte-parole de l’Intersyndicale, Olga Kabanganzoka, qui a fait l’état des lieux du secteur du travail en RDC, a déploré le fait que le travailleur congolais est actuellement confronté à un niveau de vie qui a atteint le stade de sursaturation caractérisée par une situation salariale faisant croupir 90% de la main d’œuvre congolaise dans un état précarité et de souffrance.

Le Potentiel s’intéresse au gouvernement en gestation et titre :  «Gouvernement Tshibala, laborieux travail de débauchage». Le journal signale que la pêche miraculeuse à coup de billets verts et de promesses de strapontins ministériels n’a pas séduit les grosses pointures de la vraie opposition, le Rassemblement restructuré autour du duo Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi.

Le quotidien constate également que Bruno Tshibala se bute à un travail laborieux de débauchage. Nommé depuis le 7 avril dernier, tous avaient pensé que les choses allaient s’accélérer pour le Premier ministre. Nombre d’analystes se sont trompés.

Sur le terrain, poursuit Le Potentiel, le Premier ministre contesté a du mal à évoluer et dans son entourage, on semble relativiser, estimant que l’heure serait aux derniers réglages pour la publication du gouvernement.

Apres plus de deux semaines, Tshibala tergiverse et il est rattrapé par la réalité politique, laquelle bloque la sortie de son gouvernement, estime le journal. Dans la famille politique du chef de l’Etat, on commence déjà à s’agacer et on reproche à Bruno Tshibala de s’être limité à une pêche infructueuse, conclut le tabloïd.