Le Potentiel : «Evasion spectaculaire à la prison de Makala»

L’évasion de plusieurs détenus de la prison de Makala survenue dans les premières heures de la journée du mercredi  17 mai suscite les commentaires des journaux parus jeudi 18 mai à Kinshasa.
 
Le Potentiel parle d’une évasion menée « avec une facilité inouïe ». D’après un témoin habitant le périmètre de Makala, « les détenus sortaient de la prison comme s’ils venaient d’un match de football, en chantant», rapporte le quotidien.
 
Sur la reconstitution des faits cependant, des sources du ministre de la Justice rapportent que des gens se réclamant proches du gourou Ne Muanda Nsemi de la secte politico-religieuse Bundu dia Kongo, ont pris d’assaut la prison de Makala pour libérer leur leader emprisonné dans ce centre pénitencier, écrit le quotidien dans ses colonnes.
 
Les assaillants, poursuit le quotidien, ont pu accéder au pavillon 7, puis à la direction de la prison. Ils ont ensuite fait sortir toutes les femmes en premier lieu. Puis ils se sont dirigés vers les VIP du pavillon 1 où certains « prisonniers emblématiques», n’ont pas voulu se prêter à ce jeu.
 
Une version des faits confirmée par L’Avenir qui précise que, contrairement aux rumeurs qui ont gagné la capitale sur une prétendue évasion de certains noms bien connus après l’attaque qui a ciblé la prison centrale de Makala,  « la plupart des prisonniers emblématiques en dehors de Ne Muanda Nsemi sont toujours dans le centre ».
 
Le quotidien qui s’appuie sur une mise au point faite la même journée par le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba au sujet de cette évasion, relève que plusieurs sources ont annoncé en pompe l’évasion du colonel Eddy Kapend et du député Franck Diongo. « Ce qui n’est pas le cas », souligne le quotidien.
 
Quant au bilan de cette attaque, Le Phare qui cite des sources indépendantes et des résidents du secteur de la Prison Centrale de Makala, avance le chiffre de « plus de 100 personnes qui ont péri » dans la fusillade de Makala.  Le quotidien reconnait cependant que ce bilan reste controversé, tant les sources officielles gardent le mutisme au sujet des morts.
 
Par ailleurs, le journal estime que cette évasion massive des prisonniers à Makala  pose de nouveau le problème de la sécurité des installations de ce centre pénitentiaire. « Le système que l’on croyait très efficace a dévoilé ses défaillances et exige sa modernisation », constate le tabloïd.
 
Cette évasion a en effet déversé des prisonniers dangereux dans les rues de Kinshasa, s’alarme Forum des As. Plusieurs prisonniers dangereux et auteurs de crimes crapuleux se sont volatilisés dans la nature, rapporte le journal citant un communiqué de la police rendu public mercredi.
 
Le tabloïd craint la recrudescence de l’insécurité dans plusieurs coins et recoins de la ville de Kinshasa et appelle, comme la police, à la collaboration des Kinois avec les forces de l’ordre pour dénoncer tous ces criminels et évadés.
 
Au sujet de la traque de ces évadés, Potico.cd indique qu’une forte tension a régné dans les rues des communes environnant la prison de Makala où militaires et policiers ont été déployés en masse pour retrouver les évadés.
 
Des habitants, craignant les crasseries des hommes en uniformes, ont déserté les rues jusqu’à 15 heures notamment dans les communes de Bumbu et Ngiri-Ngiri. Même l’avenue de la Libération (ex 24 Novembre), réputée très bouillante dès les premières heures de la journée, a été déserte jusque dans les après-midi du mercredi, fait observer le site d’information congolaise.
     
De son coté, Actualité.cd indique que trois journalistes de TV5, Francine Mukoko, Blaise Basomboli et Baudry Mata, ont été passés à tabac aux alentours de la Prison de Makala par des policiers en tenue civile qui les ont aspergé de l’urine.

Les trois reporters se renseignaient auprès des policiers trouvés sur place sur les autorisations nécessaires à prendre pour filmer les dégâts dans la prison. Ils ont été par la suite été conduits à la légion de la  Police d’intervention rapide avant d’être relâchés sans leurs matériels de travail.