Jean-Louis Kayembe: «En présence d’un billet de banque, le premier réflexe est de savoir s’il est vrai»

A Kinshasa, la population est devenue, depuis quelques mois, réticente face aux billets de 5000 francs congolais largement contrefaits. Invité de Radio Okapi ce jeudi, le directeur général de la Banque centrale du Congo chargé de la politique monétaire et des opérations bancaires, Jean-Louis Kayembe explique que les billets de 5000 francs congolais ne sont pas tous des faux.

Radio Okapi: Bonjour Monsieur le directeur, malgré la campagne de sensibilisation menée par la Banque centrale, certains commerçants continuent de refuser certaines coupures de franc congolais dont la numérotation commence par [la lettre] R et se termine par [la lettre] C billets. Etes-vous au courant de cette situation ?

JL Kayembe : Nous sommes au courant de cette situation et la Banque centrale a suffisamment sensibilisé autour de la question de faux billets en circulation et de réticence autour de la coupure de 5 000 FC. Nous pensons que le problème ne pouvait plus continuer à se poser.

Radio Okapi : Etes-vous en mesure de nous dire si des faux billets sont encore en circulation ou sont tous sortis du marché ?

JL Kayembe : Vous devez savoir que toutes les banques centrales font face à la contrefaçon. Donc, dans aucun pays, on ne peut dire qu’il n’y a pas de faux billets en circulation. La Banque centrale européenne a retiré, l’année passée, près de 500 millions de billets en circulation. Ce qui est le plus important, la lutte contre la contrefaçon est une lutte permanente de manière à réduire des billets contrefaits. C’est pour cela, tous les moyens sont faits pour que la population soit suffisamment renseignée.

Radio Okapi :   Pouvez-vous nous donner quelques indications pour distinguer le vrai billet du faux ?

JL Kayembe : Il faut toucher très bien le billet, il faut regarder le billet, il faut incliner le billet et examiner le billet. Quand vous touchez le billet, regardez si le papier utilisé est celui pour fabriquer la monnaie. Il y a des contrefacteurs qui utilisent des méthodes artisanales. Autres choses, il faut regarder les éléments de sécurité (filigrane, l’encre, l’effet caméléon). Si vous avez la lampe ultraviolet, vous pouvez mettre le billet et voir si tous les éléments de sécurité sont là. Un billet doit avoir son numéro. C’est ça l’identité d’un billet. Il y a de faux billets qui n’ont pas de numéros et il y aussi de faux billets qui ont de numéros mais qui s’effacent lorsqu’on gratte.  Vous avez un billet, essayez de gratter un peu.

Radio Okapi : La Banque centrale avait annoncé une enquête sur ces billets (5000 FC). Où en est-on ?

JL Kayembe : Je vais insister sur la série de la coupure 5000 RC. Ce que le premier numéro, le R, c’est la série identifiant de la coupure de 5 000 FC. Comme la Banque centrale l’avait dit : Chaque coupure a son identifiant. Et cet identifiant, c’est la série alphabétique. K pour la coupure de 50 FC, M pour la coupure de 100 FC, N pour la coupure de 200 FC,  P pour la coupure de 500 FC, Q pour la coupure de 1000 FC et R est l’identifiant de chaque coupure de 5000 FC. Il y a R série A, B et C. Nous sommes en train de sortir les billets de 5000 FC série R C. Ce sont des billets authentiques. Nous invitons la population à ne pas se méfier de ces coupures mais à ne considérer que les caractéristiques d’un vrai billet telles communiquées par la Banque centrale du Congo.

Radio Okapi : Des responsables de certaines stations-services nous ont confié que la Banque centrale leur a exigé d’accepter tous les billets de 5000 FC qu’ils soient vrais ou faux ?

JL Kayembe : Lorsque vous êtes en présence d’un billet de banque, le premier réflexe est de savoir s’il est vrai. Vous ne le prenez que s’il est authentique, s’il n’est pas authentique, refusez carrément ce billet et demandez au détenteur d’aller au guichet de la Banque pour tester son billet.

Propos recueillis par Blaise Shindani Kambala.

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