La société civile de Beni se dit « choquée » de l’évasion de la quasi-totalité des pensionnaires de la prison de Kangbayi » à Beni au Nord-Kivu. Dans une interview accordée, lundi 12 juin à Radio Okapi, elle dit craindre une éventuelle réorganisation des rebelles ougandais des ADF.
Gilbert Kabambale, président de cette structure redoute aussi que des agents de l’appareil judiciaire de Beni deviennent des victimes des représailles des ADF.
« Tous ces gens risquent d’être dans le collimateur de tous les évadés. La vie des acteurs des droits humains, des magistrats et des défenseurs judiciaires est en danger. Les uns ont même prononcé des condamnations», prévient Gilbert Kabambale.
Il appelle la population « à rester vigilante » parce que ces évadés, dont la plupart sont des qualifiés des criminels risquent de rentrer dans la cité.
« Il y a une grande psychose au sein de la population », indique-t-il.
Des hommes armés ont attaqué dimanche 11 juin la prison centrale de Kangbayi de Beni. Selon des sources pénitentiaires, au moins 935 prisonniers se sont évadés, dont des miliciens Maï-Maï et des ADF.
Gilbert Kabambale, affirme que cette évasion intervient deux semaines seulement son alerte sur la nécessité de renforcement des mesures sécuritaires dans cette maison carcérale de la ville de Beni.
«Ce qui nous choque ce que plus d’une fois, dans nos communiqués, on a souligné qu’il fallait renforcer la sécurité de cette prison. On craint la résurgence des massacres si les autorités ne prennent pas des dispositions idoines afin d’arrêter tous ces criminels qui se sont évaporés dans la forêt et dans le parc. Ils doivent être poursuivis par nos forces et la MONUSCO. Cette dernière peut mettre à contribution les drones et les hélicoptères», recommande Gilbert Kabambale.
Les ADF sont souvent accusés de perpétrer des meurtres dans la province du Nord-Kivu, notamment les villes de Beni et à Lubero. En 2016, le gouverneur avait déploré des assassinats à Miriki, à Rutshuru avec Bwalanda, Nyanzale et Luhanga.
Depuis le début de cette année 2017, la situation sécuritaire dans les territoires de Beni et Lubero, est « calme et sous contrôle », selon l’armée qui avait indiqué que tout était sous contrôle.