Marie Ange Mushobekwa: «Tous les pays au conseil des droits de l’homme ne sont pas exemplaires»

Marie Ange Mushobekwa, la ministre congolaise des Droits humains, estime que les pays qui siègent au Conseil des droits de l’homme de l’ONU ne sont pas tous exemplaires en matière des droits de l’homme. Elle réagit ainsi à la démarche entreprise par plusieurs ONG des droits de l’homme notamment Human Rights Watch (HRW) qui a appelé les Etats membres de l’ONU à ne pas voter en faveur de la RDC lors de prochaines élections du Conseil des droits de l’homme à cause «des violations généralisées des droits humains commises par le gouvernement [congolais] et de son manque de coopération avec les mécanismes des Nations unies» dans le domaine des droits humains.
 
«Au Conseil des droits de l’homme, il y a 47 places. Vous pouvez mener les enquêtes, vous allez voir que tous les pays qui y siègent ne sont pas nécessairement exemplaires en matière des droits de l’homme. D’ailleurs si le Conseil a été créé c’est pour permettre la promotion et la protection des droits de l’homme dans les Etats, dans tous les pays du monde. Même si tout n’est pas parfait dans notre pays, nous n’allons pas non plus dire que notre pays est un enfer», se défend Marie Ange Mushobekwa.
  
Elle ajoute que la RDC va apporter une influence positive au sein du Conseil.

La ministre des Droits humains trouve des arguments dans l’espace congolais pour expliquer sa position :
 
«Lorsque nous savons que chez nous les associations, telle que la LUCHA, peuvent s’exprimer. Et qu’on peut avoir plus de 600 partis politiques et 300 stations radios, plus de 60 chaînes de télévision qui émettent en clair, nous pensons qu’il est important que nous puissions siéger au conseil des droits de l’homme et que nous pourrions apporter une influence positive au sein de cette institution».
 
Mais, de nombreux activistes des droits humains en RDC se sont opposés à la candidature de leur pays. Le 12 octobre, 157 ONG congolaises ont appelé les États membres de l’ONU a rejeté cette candidature, affirmant que voter pour la RDC «enverrait un mauvais signal pour un pays qui est loin d’être exemplaire» en matière de droits humains.