RDC : la marche pacifique de l’opposition étouffée dans plusieurs villes

La marche programmée par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement jeudi 30 novembre à travers la RDC a été empêchée par la police dans plusieurs villes du pays. Quelques arrestations ont été rapportées parmi les manifestants.

La police nationale congolaise (PNC) a interpellé six membres du Rassemblement de l’opposition à Kalemie (Tanganyika), alors qu’elles participaient à une manifestation de l’opposition visant à réclamer le départ du président Kabila au 31 décembre.

L’opposition signale l’arrestation à Mbuji-Mayi de Denis Kalombo, coordonnateur du Rassemblement et secrétaire fédéral de l’UDPS au Kasaï-Oriental. Il est  gardé à l’inspection provinciale de la police.

Quatre membres de la LUCHA ont aussi été arrêtés dans la même ville, a ajouté Bruno Kabangu, un autre responsable de l’UDPS, citant «Junior Mpiana, Jean Claude Tshamala, Barnabé et Alain Kalala».

Au Kongo-Central, près d’une vingtaine de membres de l’UDPS de Matadi accompagnés d’une foule importante, ont été bloqués par les éléments de la police au niveau du rond-point Mvuadu dans la commune de Matadi. Ils n’ont pas pu organiser leur manifestation.

Blessée à balle réelle

Une personne été blessée dans la cité d’Uvira (Sud-Kivu) lorsque la police tirait à balles réelles pour disperser les manifestants. Quelques cas de blessés ont encore été enregistrés dans la commune d’Ibanda à Bukavu. Des organisations des femmes sont descendues dans la rue pour répondre à l’appel du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement pour contester le calendrier électoral et exiger le départ du président Kabila en décembre 2017.

Quelques journalistes ont également été poursuivis par les policiers et un reporter de Radio Okapi, brutalisé. Les policiers lui ont ravi son téléphone, de l’argent et son enregistreur.

Cinq militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) ont été aussi arrêtés, à Beni (Nord-Kivu) et treize autres à Kasindi, une commune frontalière de l’Ouganda. Dans la ville de Beni, les activités ont été paralysées dans l’avant-midi.

Dans la même province, le dispositif policier déployé dans presque tous les quartiers chauds de Goma aurait dissuadé les manifestants. Ainsi, tout l’avant midi la ville a ressemblé à une journée «ville morte». Des mouvements spontanés des jeunes ont été observés dans certains coins, notamment sur la route ULGL et devant l’Université «Campus du Lac ». Ils ont barricadé la route par des pierres ou des pneus brulés. Quelques coups de feu ont été entendus dans ces endroits.

La circulation a été timide dans plusieurs points de la ville de Kinshasa. Aucun incident majeur n’est signalé, sauf du côté du campus de l’Université de Kinshasa où des coups de feu ont été entendus au niveau de l’Intendance aux alentours de 7 heures-8 heures.

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