L’Avenir : «Laurent Monsengwo condamne et apaise»

La réaction du cardinal Laurent Monsengwo à la répression dimanche par les forces de l’ordre  de la marche des laïcs catholiques est l’un des sujets qui suscitent les commentaires des journaux kinois parus mercredi 24 janvier à Kinshasa.
 
D’après L’Avenir, le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya a condamné la répression par  les forces de l’ordre de la manifestation des fidèles catholiques le 21 janvier et a appelé les chrétiens catholiques à ne pas céder à la violence, mais à rester inébranlables dans la foi.
 
Au cours d’une communication faite à la presse mardi, le prélat catholique a rappelé que l’appel du comité  Laïc de Coordination avait pour objectif de mobiliser les chrétiens catholiques et tous les hommes épris de justice et de paix afin de marcher pacifiquement pour réclamer l’application de l’accord politique global et inclusif de la Saint-Sylvestre, rapporte le quotidien, relevant cependant qu’au cours de cette sortie médiatique, le Cardinal congolais n’a pas su évoquer l’aspect selon lequel cette marche des Laïcs catholiques était interdite par l’Hôtel de Ville de Kinshasa.
 
Bien au contraire, fait remarquer le tabloïd, le prélat a déploré des morts, des blessés et des arrestations des prêtres, avant de s’indigner sur des fouilles instaurées par la police à la veille de cette marche.  «Sommes- nous dans une prison à ciel ouvert ?», s’est interrogé le cardinal au cours de cette communication à la presse, rapporte le confrère.
 
La Prospérité note que cette fois Monsengwo n’a pas reconduit sa caricature de la classe politique actuelle par le terme médiocre. Le journal relève cependant « un jusqu’au-boutiste béat » dans les propos de ce ministre de Dieu et donc de l’Eglise catholique ». Or, fait remarquer le journal, le pouvoir de Kinshasa aussi affiche ce même jusqu’au-boutisme, en ne laissant personne marcher sur ses plantes bandes.
 
Le tabloïd s’interroge dès lors  sans répondre « jusqu’où iront ces deux forces visiblement opposées ? »
 
Au chapitre des réactions à la répression de la marche du 21 janvier, Cas-info.ca relève celles des Etats-Unis et du Royaume-Uni qui se disent « consternés ».
 
Dans une déclaration commune publiée mardi, Washington et Londres ont exprimé leur indignation au sujet des violences du 21 janvier perpétrées par les forces de sécurité et appellent le gouvernement au respect de l’accord de la Saint Sylvestre, texte au cœur des revendications des manifestants, rapporte le site d’analyses et d’informations.
 
Pour le gouvernement congolais pourtant, la marche du 21 janvier a été un complot contre la République démocratique du Congo, ses institutions et sa stabilité. C’est ce qui ressort du compte-rendu de la 7ème réunion extraordinaire du Conseil des ministres, tenue lundi 22 janvier, à l’hôtel du Gouvernement, précise Forum des As.
 
Regrettant que « la plupart des paroisses catholiques aient mobilisé des casseurs et autres badauds qui ont agressé les agents de l’ordre, l’exécutif congolais a notamment promis de prendre en charge les frais médicaux pour les blessés », fait savoir le journal.

Le Phare de son côté révèle le bilan de cette manifestation réprimée par les forces de l’ordre. Selon la CENCO, il y a eu « 6 morts, 127 blessés, 210 interpellations », à la suite de l’intervention des forces de l’ordre contre les manifestants, rapporte le quotidien, citant le secrétaire général de l’épiscopat catholique congolais, l’abbé Donatien N'Shole.

Un bilan « macabre » du reste dénoncé par le président de la CENCO, Mgr Marcel Utembi, qui a condamné dans un communiqué remis mardi aux medias l’usage disproportionné de la force contre les manifestants pacifiques, rapporte le journal en soutenant : « la CENCO n’a pas lâché les laïcs catholiques ! ».
 
Des manifestants qui selon Le Potentiel sont sur le point d’obtenir ce qu’ils exigent. A en croire le quotidien, sous pression de la rue à l’appel du comité laïc catholique, la Majorité présidentielle (MP) prône un dialogue.

Au cours d’une communication à la presse lundi dernier, le porte-parole de cette plateforme politique au pouvoir André Alain-Atundu  a évoqué la possibilité pour la MP de se lancer dans un nouveau dialogue en vue de désamorcer la crise. De l’avis du quotidien cependant, la Majorité au pouvoir cherche à gagner du temps comme à ses habitudes avec cette nouvelle main tendue.