La Prospérité: «Un autre dur à l’Archevêché. Kinshasa : Ambongo succédera à Monsengwo»

Revue de presse congolaise du mercredi 7 février 2018.
 
La nomination de Mgr Fridolin Ambongo et la relation diplomatique entre la RDC et la Belgique sont les deux sujets phares qui intéressent les médias congolais, mercredi 7 février.
 
Le Pape François a nommé Mgr Fridolin Ambongo comme Archevêque coadjuteur à l’archidiocèse de Kinshasa. L’annonce a été faite par le Cardinal Monsengwo, au cours d’une conférence de presse, mardi 6 février, renseigne La Prospérité. Le quotidien présente celui qui a le droit de succéder immédiatement à Monsengwo-en cas de décès ou démission-comme «un dur à cuir» et «une parfaite doublure de Monsengwo».
 
Un point de vue que soutient Le Potentiel qui estime que Rome a clairement fait son choix: maintenir, voire renforcer la lutte politique portée par le cardinal Monsengwo. En réalité, l’archevêque coadjuteur de l’emblématique cardinal Monsengwo n’est qu’une autre version de la même personne avec de la notoriété en moins, certes, mais il est doté de la même détermination, décortique le journal qui croit savoir que Mgr Ambongo est «de la lignée des cardinaux Joseph Albert Malula et Laurent Monsengwo».
 
7sur7.cd reprend le point de vue d’André Lité Asebe, secrétaire général adjoint de la Convention des Congolais Unis (CCU), parti du ministre de la Communication, Lambert Mende, qui qualifie la nomination du nouveau coadjuteur de l’archevêché de Kinshasa, de «mauvaise nouvelle pour le pays».
«Ses prises de position partisanes similaires à celui qu’il pourrait vraisemblablement succéder dans les tout prochains jours à l’archevêché de la capitale (Cardinal Laurent Monsengwo) ne contribueraient pas à l’apaisement dans l’ex-Léopoldville», estime André Lité qui voit déjà un «avenir sombre à cause de cette nomination».
 
Politico.cd donne un autre son de cloche de la nomination de Mgr Fridolin Ambongo et écrit : «Le Vatican écarte Monsengwo et prend les Laïcs à contre-pied». Dans son analyse, le média en ligne avance que c’est «un véritable désaveu de l’action du Cardinal Monsengwo contre le pouvoir de Joseph Kabila». En effet, alors que le Vatican a déjà pris ses petites distances face à ces actions, se limitant à affirmer sa « neutralité », le Pape François annonce le remplacement de Monsengwo seulement quelques jours après la visite du chef de la diplomatie congolaise, le vice-premier ministre Léonard She Okundu au Vatican, décortique Politico.cd
Ce média ajoute que Mgr Ambongo, actuel vice-président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), n’est pas un fan du vieux cardinal congolais.
 
Forum des As indique que le nouveau coadjuteur à l’archidiocèse de Kinshasa est né le 24 janvier 1960 à Boto, dans le diocèse de Molegbe, dans le septentrion de l’actuelle province du Nord-Ubangi. Il a d’abord suivi les cours de philosophie au séminaire de Bwamanda (Kinshasa) ainsi que de théologie à l’Institut Saint-Eugène de Mazenod de Kinshasa. Par la suite, Fridolin Ambongo s’est engagé dans l’Ordre des Frères mineurs capucins (OFM). C’est en 1981 qu’il prononce ses premiers vœux suivis en 1987 des vœux perpétuels. Il devient prêtre catholique le 14 août 1988. Sur le plan académique, Mgr Fridolin Ambongo Besungu est diplômé en Théologie morale de l’Académie Alphonsienne à Rome. Il a également enseigné la théologie morale à l’Université Catholique du Congo (UCC) de Kinshasa, rappelle le quotidien, qui indique que le Pape l’a élevé au rang d’évêque en 2005 et le nomme, le 6 mars 2005, évêque de Bokungu Ikela dans la province de l’ancien Equateur.
 
RDC-Belgique : bras de fer
 
Plus rien ne va entre la RDC et la Belgique. Les tensions diplomatiques ne cessent de s’envenimer. Loin d’assister à une désescalade diplomatique entre les deux Etats, c’est désormais une bataille de rétorsions sans merci, fait remarquer Capsud.net, qui note la fermeture de la maison Schengen et de l’agence de développement belge (ENABEL, ex-CTB).
 
Kinshasa n’a pourtant pas reculé d’un iota et a par la suite annoncé la réduction des fréquences de vols de Brussels Airlines.

Après cette série de décisions par Kinshasa, L’Avenir renseigne que Didier Reynders est prêt au dialogue.
 
«Nous sommes prêts à envoyer une délégation au Congo, avec des gens du cabinet du Premier ministre, de mon cabinet, de la Coopération au développement et de la Défense», a expliqué le ministre belge cité par le quotidien.
 
«Nous sommes ouverts à un dialogue direct, mais il s’agit en premier lieu d’un dialogue entre Congolais. Il est nécessaire de trouver d’abord une solution au Congo», ajoute Didier Reynders, pour qui, «une concertation doit avoir lieu au gouvernement fédéral et au niveau européen», fait savoir L’Avenir.
 
Et Cas-info.ca de renchérir sur les propos du ministre belge : «Nous travaillons sur cette sortie de crise avec l’ensemble de partenaires européens et internationaux, en espérant que l’on puisse réellement trouver une solution à cette situation au Congo. On sait que chaque fois qu’il y a une crise politique importante au Congo, cela complique les relations bilatérales avec la Belgique».