RDC: l’opposition demande au Procureur d’ouvrir une information judiciaire sur la machine à voter


 
Dans une déclaration commune publiée mercredi 11 avril à Kinshasa, les leaders de l’opposition congolaise ont réitéré leur refus du recours à la machine à voter lors des élections prévues le 23 décembre 2018. Ils ont invité le Procureur général de la République à ouvrir à ce sujet «une information judiciaire d’autant plus qu’une machine qui coûte 400 dollars est achetée par la CENI au prix de 1500 dollars la pièce».
 
La déclaration, signée par Félix Tshisekedi (UDPS et Alliés), Eve Bazaiba Masudi (MLC/FRC), Vital Kamerhe (UNC/Alliés) Pierre Lumbi Okongo (Ensemble) et Freddy Matungulu (CNB/SYENGO), dénonce donc «le détournement qui caractérise la commande des machines à voter, car il n’existe aucune ligne budgétaire dans la loi des finances de l’exercice 2018, relative à l’achat des machines à voter».
 
Ces opposants demandent par ailleurs au gouvernement coréen «de faire annuler le contrat liant l’entreprise Miru à la CENI, car, conclu sur fond de graves suspicions de corruption». De ce fait, ils appellent les Etats-Unis d’Amérique, les autres pays occidentaux et la République de Corée à bloquer les comptes bancaires de l’entreprise Miru Systems pour transaction illicite.
 
Audit irréversible
 
L’utilisation même de la machine à voter, insistent ces leaders de l’opposition, constitue une violation de la constitution de la RDC, qui prône des élections libres, transparents et secrètes, ainsi que du «calendrier électoral en exécution, qui prévoit aux points 39 et 40 des opérations d’impression et de déploiement des bulletins de vote».
    
En outre, « la CENI affirme avoir enrôlé 46.542.289 électeurs, radié 5.381.763 doublons et 902290 mineurs. Ce qui donne en réalité 40.258.236 électeurs consolidés. Cependant, la CENI a affiché des chiffres manifestement et intentionnellement inexacts de 40.287.387, soir un gap de 29.151 électeurs. Ce qui dénote un caractère peu sérieux du travail de la CENI », dénonce le document de l’opposition.
 
Celle-ci souligne, au regard des faits dénoncés, que «l’audit du fichier électoral et du serveur central [de la CENI] s’impose, suivi de la publication des radiés et des mineurs enrôlés par circonscription, l’annulation et retrait des cartes invalides, afin d’éviter toute exploitation ultérieure lors du vote».   

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