Forum des As : «Double nationalité : enfin Joseph Kabila se prononce»


Revue de presse du mardi 17 avril 2018
La rencontre entre Joseph Kabila et les députés de la Majorité présidentielle et du Parti lumumbiste unifié (PALU) lundi 16 avril à la cité de l’Union africaine est largement commentée par la presse de Kinshasa.

L’un des sujets évoqués par Joseph Kabila au cours de cette réunion est celle liée à « la double nationalité » proscrite par la constitution de la RDC. Le chef de l’Etat a réaffirmé son attachement à la constitution par rapport à cette question, rapporte Forum des As.

Pour lui, renseigne le journal, le moratoire décrété à l’Assemblée nationale ne se basait sur aucun soubassement légal. Joseph Kabila a, dès lors, demandé à ceux qui soutiennent cette option de la double nationalité, d’envisager la modification de la constitution qui se présente comme la seule option, conclut le quotidien.

En plein débat sur la nationalité italienne de l’opposant Moïse Katumbi, rappelle Cas-Info.ca, ces propos confirment le bras de fer entre le pouvoir et le candidat d’Ensemble, Moise Katumbi, sur qui pèse la menace de voir sa candidature à la présidentielle être rejetée.

Selon l’article 10 de la constitution congolaise, la nationalité congolaise est une et exclusive et ne peut être détenue en concurrence avec une autre, rappelle le site web.

En abordant cette question qui semble déchirer la Nation congolaise et particulièrement la classe politique à la veille des élections prévues pour la fin de cette année civile, le chef de l’Etat continue à régler ses comptes avec Moïse Katumbi, croit savoir Le Phare.
Joseph Kabila considère que le moratoire devrait être considéré comme un arrangement particulier et interne au parlement de 2007 sous Vital Kamerhe et son délai ne pouvait pas dépasser trois mois, indique le tabloïd.

Au cours de cette rencontre, Joseph Kabila a voulu consulter les élus, avant, dans la solitude que permet la synthèse, de prendre sa décision afin de donner une chance à la paix, rapporte Le Soft International.

Le Potentiel de son côté estime qu’à travers cette rencontre, Joseph Kabila prépare sa propre succession.
En l’espace d’une semaine, rappelle le journal, le président Joseph Kabila s’est retrouvé face à ses principaux soutiens politiques : jeudi 12 avril il avait réuni dans sa ferme de Kingakati le gouvernement pour procéder à « l’évaluation de la situation politique au regard du processus électoral en cours et des impératifs de paix et de stabilité du pays ».

Lundi 16 avril à la Cité de l’UA, note le quotidien, Joseph Kabila est apparu dans son costume de commandant en chef d’une majorité qu’il est prêt à conduire à la victoire par les urnes.
Après cette nouvelle apparition du chef de l’Etat, il n’y a plus de doute à faire sur ses intentions réelles par rapport à l’avenir immédiat. A tout prendre, son attitude indique que Joseph Kabila ne serait pas prêt à rendre le tablier et il va se battre jusqu’au bout, conclut le tabloïd.

L’autre sujet qui intéresse les journaux kinois est le rejet de la motion contre le ministre de la Défense.

Crispin Atama a échappé de justesse selon La Prospérité, à la motion de défiance introduite contre lui par le député Paul Muhindo Mulemberi qui fustige l’inefficacité de la politique nationale de défense, laquelle met en mal l’intégrité territoriale de la RDC.

La député Vicky Katumwa a estimé, à travers sa motion d’ordre, que les questions de défense nationale étant éminemment stratégiques, le débat ne devrait nullement se faire en public, note le quotidien.

Pour L’Avenir, la motion de Muhindo rejetée sans autre forme de procès, Crispin Atama ne sera plus entendu par la chambre basse du Parlement. Il faut noter que depuis la première législature de cette troisième République jusqu’à ce jour, l’opposition n’a pas réussi à faire couler un seul membre du gouvernement, ironise le tabloïd.

Les députés de l’opposition et quelques élus du Grand Kivu, mécontents du rejet de la motion, sont sortis de la salle en guise de protestation, relève Le Phare. Ils se sont dits déçus de la manière dont le bureau gère les initiatives de contrôle parlementaire, notamment les motions de défiance dirigées contre les membres du gouvernement, rapporte le journal. Le quotidien rappelle aussi que cette façon de traiter des motions a déjà provoqué des situations qui avaient risqué de bloquer le fonctionnement de leur chambre.

Pour le député Muhindo, le rejet de sa motion est une façon pour la MP de protéger les complices des massacres de Beni, rapporte le site web d’information, rapporte Kinshasatimes.cd.