Nord-Kivu : la couverture des manifestations publiques conditionnée par la détention d’une carte de l’UNPC

Le commandant de la police-ville de Goma, Job Alisa conditionne la couverture des manifestations publiques par des journalistes qui détiennent des cartes de l’Union nationale de la presse congolaise(UNPC). Il a adressé cette semaine, une lettre à l’UNPC/Nord-Kivu, demandant que lui soit communiquée la liste des journalistes détenteurs de la carte de presse.

Pour lui, cette mesure vise à assainir ce secteur où se « cacheraient des infiltrés qui diffusent de fausses nouvelles sur le pays ».

Même s’il affirme être satisfait par le travail abattu par certains journalistes, Job Alisa a mis en cause d’autres journalistes qui, selon lui, sont manipulés par des mouvements citoyens et qui s’écartent de l’éthique et de la déontologie journalistique.

La démarche de la Police est saluée par l’UNPC qui la qualifie de « bonne collaboration ».

L’organisation Journaliste en danger(JED) souligne que le problème d’assainissement du secteur est interne. Il devrait être réglé entre l’UNPC et les journalistes. Il n’appartient ni à la police ni à aucun autre service de l’état de décider de qui est journaliste ou qui ne l’est pas.

Et le droit à l’information ne doit pas être lié à la carte d’un syndicat, rappelle Tshivis Tshivuadi, président national du JED.

« Si maintenant la carte de l'UNPC devient un moyen de discrimination ou d'exclusion de certains journalistes dans la couverture des activités, à ce moment là, JED va dénoncer cela comme une menace à la liberté de la presse », prévient Tshivis Tshivuadi.

Certains journalistes de Goma craignent déjà l’instrumentalisation de l’UNPC par les services de sécurité. Car vendredi 28 septembre, des journalistes, même avec leurs cartes, ont été empêchés par la police de couvrir la manifestation de la LUCHA au quartier Majengo. La LUCHA y avait organisé un deuil symbolique pour protester contre les tueries de Beni. 

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