Plusieurs centaines de déplacés sont descendus dans les rues de Nyabiondo lundi 24 décembre pour dénoncer l’insécurité dans cette région du territoire de Masisi (Nord-Kivu). Ces déplacés, soutenus par les autorités locales et les habitants, ont déploré le meurtre du chauffeur du Programme alimentaire mondial (PAM), le 17 décembre dernier, sur l’axe routier Masisi-Nyabiondo, alors que celui-ci transportait des vivres qui leur étaient destinés.
Les manifestants ont, par ailleurs, demandé au Programme alimentaire mondial de revoir sa décision de suspendre ses interventions dans la zone.
« A Nyabiondo, certains déplacés ont bénéficié de l’assistance, mais on a interrompu ; alors qu’il y avait encore plus de 300 ménages qui n’avaient pas encore bénéficié et les vivres sont retournés encore à Goma. Alors ici les vulnérables déplacés sont en train de déplorer cela du fait que la famine les menace, surtout ici à Nyabiondo et ses environs », a témoigné Justin Imani, président de ces déplacés.
Selon lui, le meurtre du chauffeur du PAM a exacerbé l’inquiétude de la population locale.
« Nous disons non aux tueries, non aux kidnappings des humanitaires en territoire de Masisi et particulièrement ici à Nyabiondo en secteur Osso-Banyungu », a déclaré Justin Imani, appelant tous les services de l’Etat, dont les FARDC et l’ANR, à rechercher les bandits armés, de les démobiliser et de les désarmer.
Près du tiers des quinze mille personnes déplacées vivant à Nyabiondo depuis plus de quatre mois n’avait pas encore reçu une assistance en vivres, quand ce meurtre est survenu. Cette suspension de l’intervention du PAM constitue donc un coup dur pour eux, a conclu la même source.
