Abdoul Aziz Thioye : « Organiser les élections dans les conditions actuelles à Yumbi, … c’est un peu compliqué »

Abdoul Aziz Thioye, le directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) juge la situation ‘’compliquée’’ pour l’organisation des élections à Yumbi. Il répondait ce mercredi 27 mars à la question d’une journaliste lors de la conférence des Nations unies à Kinshasa.

« Organiser les élections dans les conditions actuelles à Yumbi, ça, je pense que ça tombe sur le sens que c’est un peu compliqué. Avec les fosses communes, les tombes individuelles, des maisons détruites, il y a une situation traumatique qui existe là et vous avez aussi une bonne partie de la population qui a été déplacée », a argumenté Abdoul Aziz Thioye.

A quatre jours des élections prévues à Yumbi, au moins 80% de la population ayant fui les troubles ne sont pas encore rentrés dans ce territoire, selon le vice-ministre de l’Intérieur Basile Olongo.

Abdoul Aziz Thioye souligne néanmoins que la décision de tenir les élections revient au gouvernement congolais dans sa souveraineté.

« Mais la décision appartient aux autorités. Nous sommes dans un pays souverain, c’est aux autorités de prendre la décision de tenir les élections, je pense que c’est la décision qui a été prise. Évidemment, si elles considèrent effectivement que les conditions ne sont pas réunies pour avoir les élections à Yumbi, il est dans le sens d’un apaisement des tensions entre les communautés parce que la perception sera très forte de la part d’une communauté de penser effectivement que les élections ont été organisées à son détriment, parce qu’elle a été la plus frappée en termes de déplacement que l’autre », note Abdoul Aziz Thioye.

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait reporté pour le 31 mars les élections dans quatre circonscriptions : Beni territoire, Beni-ville et Butembo ville au Nord-Kivu ainsi que Yumbi dans le Maï Ndombe.

La CENI justifiait ce report par la destruction de son matériel pour le cas de Yumbi et la persistance de l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola ainsi que l’insécurité observée dans cette région.