Ituri : l’accentuation des tueries de Djugu est due au retrait de l’armée, selon le président de l’assemblée provinciale

L’intensification des violences et tueries à Djugu est due au retrait des Forces armées de la RDC (FARDC) dans plusieurs de leurs positions dans ce territoire, a affirmé dimanche 16 juin, le président de l’assemblée provinciale de l’Ituri, Siméon Banga Tshombe.

Ce retrait de l’armée permet, selon lui, aux hommes armés de quitter leurs bastions de la forêt de Wago, pour commettre des exactions contre la population locale.

« Depuis 2017, ces assaillants qui endeuillent notre province ont été très bien identifiés dans la région de Wago. Tous les autres villages autour de Wago étaient occupés par les militaires. C’est ainsi qu’ils ne pouvaient pas sortir et leurs actions étaient limitées », a indiqué Siméon Banga.

Il fait remarquer que tous ces militaires ont ensuite quitté leurs positions pour se rendre aux camps militaires Kuandroma et de Blukua.

« C’est en ce moment que les hommes armés vont sortir de Wago pour occuper les positions jadis occupées par l’armée congolaise. La même chose s’est passée vers le littoral du Lac Albert. Les militaires se sont retirés pour Tchomi », a-t-il rappelé.

Siméon Baka appelle l’armée à prendre ses responsabilités.

Radio Okapi a contacté l’armée congolaise pour avoir sa version des faits. Elle a promis de réagir dans les heures qui suivent.

17 maisons incendiées

Dix-sept maisons ont été incendiées et quarante-deux chèvres emportées dans la nuit de samedi à dimanche 16 juin, après une incursion des hommes non identifiés, armés de fusils et d’armes blanches dans les villages Tsusa et Koli dans le groupement Buku dans la chefferie de Bahema Nord en territoire de Djugu.

Selon le chef de cette entité, Pilo Mulindro, ces assaillants ont tiré plusieurs coups de feu et procédé au pillage systématique de ces localités voisines.

Pilo Mulindro indique que cette situation a créé un déplacement massif de la population en majorité de femmes, des enfants et des personnes de troisième âge vers le village de Drodo.

Il ajoute que ces assaillants ont opéré en toute quiétude car aucune présence des militaires n’est observée dans les deux villages.

La société civile de la chefferie de Bahema Nord annonce dimanche 16 juin, qu’environ cent quarante nouveaux corps sans vie ont été découverts la veille, dans la localité de Tché dans le groupement Losandrema en territoire de Djugu (Ituri). Ces corps s’ajoutent aux vingt et un autre découverts le même samedi 15 juin dans les localités de Pawi, Tshinji et Zendro dans le groupement Dendro. Ce qui fait un total de cent soixante et un corps.

 

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